Rédaction
15 juillet 2004

Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM, le principal) a regretté que le gouvernement n'ait pas pris en compte ses revendications dans son projet de loi sur la libéralisation du secteur de l'audiovisuel, qui a été adopté mardi par les députés. "La libéralisation de ce secteur au Maroc est devenu un fait inéluctable mais son cadre juridique a été élaboré et adopté mardi sans que le gouvernement n'y inclut nos principales revendications", a déclaré mercredi le secrétaire général du SNPM, Younes Moujahid, lors d'une conférence de presse à Rabat. Ce projet de loi sur la libéralisation de l'audiovisuel marocain prévoit notamment la suppression du monopole d'Etat en matière de radiodiffusion et de télévision. Il préconise la transformation de la radio officielle et des chaînes de télévision marocaines (RTM et 2M, publiques) en sociétés nationales, ouvertes aux capitaux privés. Le SNPM réclame une loi "juste, équitable et démocratique" et insiste pour que les "futurs conseils d'administrations des sociétés soient représentatifs". "Outre les investisseurs, ces conseils devraient également regrouper des professionnels, des artistes, des représentants de la société civile et des délégués du syndicat de la presse", poursuit-il. "Nous revendiquons également le respect du pluralisme politique et culturel ainsi que la liberté syndicale et journalistique", a déclaré Younes Moujahid. Le SNPM regrette également que ce projet de texte n'accorde pas de garanties suffisantes pour préserver la production nationale. "Nous voulons que la loi consacre au moins une part de 60% de la production nationale dans les émissions des futures radios et télévisions", a précisé M. Moujahid. Ce dernier a indiqué que le SNPM a demandé en vain au gouvernement marocain le retrait d'une disposition imposant aux futurs médias nationaux et étrangers "l'engagement de respecter les valeurs de la monarchie et les acquis du royaume en matière de la religion et de l'intégrité territoriale". "D'autres lois évoquent déjà ce respect alors pourquoi le réaffirmer dans ce nouveau texte?", s'est demandé le secrétaire général du SNPM. Ce projet sur la libéralisation de l'audiovisuel doit être présenté à la Chambre des conseillers (chambre haute) lors de la session d'automne pour être approuvé définitivement.

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