Rédaction
19 septembre 2004

Les professionnels de l'audiovisuel ont réclamé un "plan d'action pour la fiction", au festival de la fiction TV de Saint-Tropez, estimant que "la crise de la fiction française s'aggrave". Lors d'un débat, les organisations de scénaristes (Club des auteurs, UGS), de réalisateurs (Groupe 25 images) et de producteurs (USPA) ont lancé un cri d'alarme, parlant de "récession" alors que, paradoxalement, la fiction française rencontre d'importants succès d'audience avec 60 fictions dans le top 100 en 2003. Chiffres du Centre national de la cinématographie (CNC) à l'appui, ces organisations réunies sous le sigle "le trio" ont souligné la baisse continue du volume de production de fiction (encore 6% cette année) alors que parallèlement, les autres pays européens augmentent leur production. En 2003, 667 heures ont été produites (contre 712 en 2002 et 717 en 2001) alors que l'Allemagne en produit quelque 1.800 et la Grande-Bretagne 1.400. L'Italie produit aujourd'hui plus de fiction que la France et l'Espagne a un volume équivalent. Cette atonie de la production française, centrée sur les 90 mn de première partie de soirée, est attribuée notamment à l'uniformité des formats, puisque le 52 minutes est le seul format qui s'exporte bien. Les exportations de fiction française ont continué à baisser en 2003, selon le rapport annuel de TVFI (TV France international). Pour Jacques Peskine délégué général de l'USPA, "il est invraisemblable que les pouvoirs publics ne débloquent pas cette activité de production et de création", créatrice de lien social et pourvoyeuse d'emplois. "Si la sanction du succès d'audience est une diminution de la production, il y a quelque chose qui ne marche pas", a estimé Simone Harari, présidente de l'USPA . A la veille du débat parlementaire sur la redevance TV, elle a plaidé pour un meilleur financement des chaînes publiques via la redevance, qui, a-t-elle souligné, n'a pas augmenté depuis trois ans. Ces organisations souhaitent aussi le maintien de la redevance pour les résidences secondaires et une réforme de la définition de l'oeuvre audiovisuelle. L'extension au secteur audiovisuel du crédit d'impôt accordé au cinéma pourrait aussi, selon eux, améliorer la situation.

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