Agence spatiale européenne
 

Rédaction
15 novembre 2004

Treize mois après son lancement par une Ariane 5, le satellite SMART-1 de l'ESA devrait se placer en orbite autour de la Lune dans la nuit de lundi à mardi, annonce l'Agence spatiale européenne. SMART-1, qui ne se posera pas sur la Lune, travaillera depuis son orbite opérationnelle à partir de janvier 2005 pendant six mois, voire un an. Sa mission est de cartographier la topographie et la composition minéralogique du satellite naturel de la Terre. Cela pour rechercher des traces de l'impact supposé de la Terre avec un astéroïde géant, dont les débris seraient à l'origine de la Lune. Au cours de son long périple, SMART-1 a décrit une trajectoire en spirale autour de la Terre afin de se rapprocher du point de capture par la Lune, tout en réalisant tous les objectifs de démonstration technologique qui constituaient la première partie de la mission. Pour la première fois, l'Europe a testé un système principal de propulsion hélio-électrique, faisant appel à des moteurs ioniques alimentés en courant électrique par des panneaux solaires, soit une économie de 1 à 5 par rapport à la propulsion chimique classique. SMART-1 innove aussi avec une charge utile miniaturisée --7 instruments pour 19 kilos seulement-- destinée aux télécommunications, à la navigation par satellite et à des expériences scientifiques au cours de la phase de croisière. SMART-1 avait été lancé par une fusée Ariane-5, le 27 septembre 2003, depuis le centre spatial guyanais de Kourou. Le moteur ionique était entré en action trois jours après le lancement, pour placer SMART-1 en sécurité au-dessus des ceintures de radiation qui entourent la Terre. Le moteur ionique de SMART-1 a fonctionné pendant plus de 3.300 heures et permis de couvrir une distance d'environ 78 millions de kilomètres avec seulement 52 kg de carburant. SMART-1 ouvre la voie à de futures missions de longue durée à l'intérieur du système solaire et qui nécessitent beaucoup d'énergie. Au cours de sa première année dans l'espace, SMART-1 a testé avec succès de nouvelles techniques de communication spatiale: il a utilisé pour la première fois des ondes radio très courtes pour communiquer avec la Terre, et réussi une expérience de liaison de télécommunication laser avec la station de l'ESA installée à Ténériffe, dans les îles Canaries (Espagne). Cette technologie laser a déjà été appliquée à des satellites de télécommunication, mais c'est la première fois qu'une liaison laser était utilisée pour communiquer avec un véhicule spatial se déplaçant rapidement à une distance éloignée. Ces deux techniques joueront un rôle crucial dans les futures missions scientifiques pour lesquelles il sera nécessaire de transférer vers la Terre, à travers des distances considérables dans l'espace, de vastes quantités de données scientifiques.

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