HISTOIRE TPS
 

Rédaction
21 novembre 2004

La cour d'appel de Paris saisie en référé a annoncé qu'elle se prononcerait le 3 décembre sur la diffusion de 80 heures d'extraits du procès de Maurice Papon à laquelle s'oppose ce dernier, condamné pour complicité de crimes contre l'humanité en 1998. M. Papon a fait appel de l'ordonnance de référé rendue le 18 octobre par le président du tribunal de grande instance (TGI) de Paris Jean-Claude Magendie, autorisant la chaîne thématique Histoire à diffuser sous la forme de 40 émissions, 80 des 500 heures qu'a duré le procès Papon, l'un des plus longs de l'histoire judiciaire française. Selon son avocat, Me Francis Vuillemin, en choisissant de limiter la diffusion du procès à l'équivalent de "deux semaines sur six mois", "on peut faire tout et n'importe quoi et la chaîne Histoire a fait n'importe quoi". "La justice doit encadrer la diffusion et bien au-delà que ne l'a fait le président du TGI", a-t-il affirmé, estimant qu'en laissant diffuser les émissions telles qu'Histoire les a conçues, ce ne serait "pas un hommage à la mémoire mais une insulte à l'histoire". Faire droit à la demande de M. Papon, ce serait "surtout une insulte aux victimes et aux familles des victimes", a répondu Me Alain Levy, avocat de la fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes (FNDIRP), partie civile au procès Papon. "Nous sommes dans le domaine du compte-rendu historique", a insisté l'avocat de la chaîne Histoire, Me Charles-Edouard Renault, estimant que "le travail d'historien ne peut faire l'objet d'une censure a priori et d'autant plus de la part d'un condamné". Un avis que partageait l'avocat général Jean-Claude Lautru qui a qualifié de "remarquable" l'ordonnance rendue par le président du TGI, en demandant la confirmation par la cour d'appel. La condamnation de M. Papon à dix ans de réclusion pour complicité de crimes contre l'humanité par la cour d'assises de la Gironde, pour des faits datant de l'Occupation alors qu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde est définitive, la Cour de cassation ayant rejeté le 11 juin 2004 le pourvoi qu'il avait formé.

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