Télévision
 

Rédaction
1 avril 2005

Près de 100 collaborateurs de la télévision ukrainienne NTN, proche de l'opposition au nouveau président Viktor Iouchtchenko, ont manifesté devant la présidence contre les pressions exercées selon eux par les autorités sur leur chaîne. "Bas les pattes de NTN", ont scandé les manifestants brandissant des banderoles sur lesquelles il était écrit "Nous protestons contre les pressions", "Nous ne sommes pas de gauche ni de droite, nous sommes objectifs" et "Iouchtchenko, où est la liberté promise?" NTN, qui émet en Ukraine depuis novembre 2004, a dénoncé la position du Conseil national de l'audiovisuel qui avait refusé selon la chaîne de modifier sa licence afin de permettre de développer son réseau. Le Conseil insiste sur l'organisation d'un nouveau concours, affirme la chaîne dans un communiqué, assurant par ailleurs que cette demande est contraire à la loi ukrainienne. Le refus du Conseil a été contesté par NTN auprès de deux tribunaux ukrainiens qui ont donné raison à la télévision, mais le Parquet général a fait appel de l'un des verdicts, un recours dénoncé comme "purement politique" par la chaîne. "Le pouvoir, comme avant, ne comprend pas que la liberté de parole (...) n'a pas de couleur ni d'odeur non plus", a accusé NTN dans son communiqué. Cette télévision est contrôlée par Edouard Proutnik, un ex-conseiller du principal rival de M. Iouchtchenko à la présidentielle et ancien Premier ministre passé dans l'opposition Viktor Ianoukovitch, ont indiqué à l'AFP des journalistes de la chaîne. "Selon des rumeurs, (le secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense) Petro Porochenko ferait pression sur les juges pour nous fermer la bouche à l'approche des législatives" attendues en 2006, a déclaré à l'AFP le reporter Sergiy Koudymov. "C'est bête, nous travaillons de façon objective et ne recevons des propriétaires aucune directive sur la couverture", a assuré la journaliste Irina Korobko. Il s'agit de la première protestation contre les pressions sur les médias depuis la "révolution orange" en Ukraine, dont le leader Viktor Iouchtchenko a affiché le respect de la liberté d'expression comme une de ses priorités.

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