Rédaction
3 avril 2001

La chaîne d'opposition russe NTV est passée sous le contrôle du géant gazier Gazprom contrôlé par l'Etat, qui a nommé six de ses représentants sur neuf au conseil d'administration. Gazprom, qui possède 46% de NTV depuis novembre mais a obtenu récemment le gel de 19% d'actions litigieuses de la chaîne, a procédé à ces nominations lors d'une assemblée extraordinaire des actionnaires à la légalité contestée par NTV. Le patron de Gazprom, dont le principal actionnaire est l'Etat, Rem Viakhirev, et celui de sa filiale Gazprom-Media Alfred Kokh, sont entrés au Conseil d'administration de la chaîne d'où a notamment été évincé Vladimir Goussinski, le patron du groupe Media-Most en conflit ouvert avec le Kremlin. Un homme d'affaires américain d'origine russe, Boris Jordan, a été pressenti par Gazprom pour prendre la direction de la chaîne. L'actuel directeur général de NTV, Evgueni Kisselev, avait fait état sur la chaîne des mêmes informations sur la candidature de Boris Jordan, soulignant la réputation sulfureuse de celui-ci. L'homme d'affaires américain s'était vu refuser un visa russe en 1997 après la privatisation jugée douteuse en 1996 du géant russe des télécommunications Sviazinvest. Alfred Kokh, alors ministre des Privatisations, avait été soupçonné d'avoir perçu des pots-de-vin d'un proche de M. Jordan. M. Kokh est désormais à la tête de la filiale de Gazprom, Gazprom-Media, qui a pris le contrôle de la chaîne mardi lors d'une assemblée extraordinaire des actionnaires à la légalité contestée par NTV. Le groupe de Boris Jordan, Spoutnik, est notamment propriétaire à Moscou de la radio Evropa-plus. Un ancien responsable de la rédaction de NTV, qui avait quitté la chaîne il y a quelques mois pour la télévision publique RTR, est pour sa part pressenti pour devenir le rédacteur en chef de la chaîne, selon la source à Gazprom.

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