TF1
 

Rédaction
30 mai 2005

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné TF1 à payer 11.000 euros pour diffamation, après la diffusion d'un reportage qui laissait entendre qu'une psychiatre avait fait injustement interner son mari par des confrères. Dans ce reportage diffusé au "20 heures" du 26 février 2004 et consacré à une commission d'enquête parlementaire sur les internements sous contrainte abusifs, la journaliste de TF1 faisait témoigner à visage découvert, avec sa voix naturelle et sous son vrai prénom, l'ex-mari de cette psychiatre. La journaliste assurait notamment que, huit ans plus tôt, "en plein drame conjugal, alors qu'il refusait de divorcer et qu'il avait pris des médicaments, sa femme obtenait son internement par deux confrères psychiatres". L'ex-mari de la psychiatre, qui exerce à Saint-Etienne, a été relaxé, au motif que TF1 ne fournissait pas la preuve que celui-ci avait explicitement accusé son ex-femme d'être à l'origine de son internement, selon le jugement. En revanche, le Pdg de TF1 Patrick Le Lay et la journaliste ont été condamnés respectivement pour diffamation et complicité de diffamation à 3.000 euros d'amende chacun, et solidairement à 5.000 euros de dommages et intérêts. "C'est un peu moins que ce que nous avions demandé, mais l'important dans ce genre d'affaire, c'est la condamnation, et que la Cour reconnaisse que le propos est diffamatoire", a expliqué à l'AFP Me Hervé Guyenard, l'avocat de la psychiatre, qui avait demandé 10.000 euros de dommages et intérêts. Au cours de l'audience, Me Guyenard avait notamment souligné que la plaignante était facilement reconnaissable et que l'enquête de TF1 était défaillante car la journaliste n'avait cherché à joindre ni sa cliente ni les médecins qui avaient signé l'ordre d'internement, ce qui n'était pas contesté par la chaîne. Me Philippe Moncorps, qui représentait la journaliste et le PDG de TF1, avait pour sa part mis en doute l'existence d'un préjudice, puisqu'"une poignée de gens tout au plus" étaient susceptibles de faire le lien entre l'homme interrogé et la praticienne.

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