France 5
 

Rédaction
1 août 2005

Georges Pompidou, Stone et Charden, Valéry Giscard d'Estaing, Les Charlots: après "Graffiti 60" sur les "sixties", l'été dernier, "Graffiti 70" sur les "seventies", présenté avec la même nostalgie par Pierre Lescure et Dominique Besnehard, arrive sur France 5. "Les années 60 étaient des années joyeuses; les années 70 sont des années de fantaisie", résume Gérard Jourd'hui, réalisateur de cette série documentaire, qui évoque en quatre documents de 85 minutes les souvenirs de la période 1969-1981 que les téléspectateurs français ont gardé en mémoire. Les années 70, c'est le film sulfureux "Emmanuelle", la chanson de Serge Gainsbourg "69, année érotique", la comédie musicale "Hair", où les acteurs sont nus, le journal Hara-Kiri et son "Bal tragique à Colombey", la pièce "La cage aux folles" (1.500 représentations). C'est aussi Jean Royer, maire de Tours, et sa croisade contre les cinémas pornos. "Pour moi, cette nouvelle série à un côté moins nostalgique que la première. A cette époque, je faisais mes débuts dans le cinéma et j'ai surtout été frappé par le parallèle incroyable avec ce que nous vivons aujourd'hui, surtout en ce qui concerne la vie politique", souligne Dominique Besnehard. "Pom, pom, pom, pom, Pompidou". Le premier épisode (1969-1973) évoque les années Pompidou. La cigarette au bec, le successeur de Charles de Gaulle incarne la modernité. Fin connaisseur en poésie, il cite Paul Eluard en conférence de presse, quand on l'interroge sur l'affaire Gabrielle Russier, une enseignante de Rouen qui s'est donnée la mort pour avoir aimé un de ses élèves. "L'accord, l'accordéoniste" "Vous n'avez pas le monopole du coeur!": la réplique du jeune Valéry Giscard d'Estaing au champion socialiste François Mitterrand marque les esprits et sert de point d'orgue au deuxième épisode (1974-1976). "L'accord, l'accordéoniste". Devenu président, VGE se comporte en monarque éclairé et joue de l'accordéon: c'est le troisième épisode (1977-78). Le dernier (1979-81) se jouera sur "l'air des bijoux", avec le scandale des diamants offerts à VGE par Bokassa Ier lors de son élection, qui fait la une du "Canard enchaîné". Les humoristes se déchaînent, à commencer par Thierry Le Luron et son "Bon choix, Madame!, bon choix, Mademoiselle !, bon choix, Monsieur!". "Si les années 60 ont été la vitrine de la société de consommation, les années 70 sont les années de la consommation comme principe social, économique, artistique", assure Gérard Jourd'hui. "Le spectacle est au service de la consommation et la consommation au service du spectacle", souligne-t-il, notant que, pendant ces années-là, le cinéma d'auteur s'est vu, "lentement mais sûrement", enfermé dans un ghetto. Selon Pierre Lescure, les années 70 sont marquées par "des progrès, des projets, une réelle modernité". Valéry Giscard d'Estaing, note-t-il, prend des décisions de société spectaculaires, fixant la majorité à 18 ans et autorisant l'interruption volontaire de grossesse (grâce notamment au "manifeste des 343 salopes"). Mais, ajoute-t-il, "les problèmes d'aujourd'hui commencent à apparaître". Bâti, comme "Graffiti 60", à 80% sur des documents d'archives de l'INA (Institut national de l'audiovisuel), "Graffiti 70" est aussi ponctué de quelques interviews de chanteurs et journalistes célèbres à l'époque. (Diffusion sur France 5, les 7, 14, 21 et 28 août à 17h30)

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