Tunisie
 

Rédaction
24 août 2005

Les autorités tunisiennes ont notifié mercredi au Syndicat des journalistes tunisiens (SJT) l'interdiction de tenir son congrès constitutif, prévu le 7 septembre, a indiqué à l'AFP le président du comité fondateur de ce syndicat, Lotfi Hajji. M. Hajji s'est vu notifier cette interdiction à la Direction de sûreté de Tunis (police), où il a été interrogé mercredi sur un communiqué annonçant sur internet la date du congrès et des activités prévues à cette occasion. "Un haut responsable m'a informé que les autorités ont décidé d'interdire notre congrès, ainsi que le séminaire prévu à cette occasion sur le thème +syndicalisme et journalisme au Maghreb+", a-t-il dit. Des représentants de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et de syndicats marocain et algérien et égyptien avaient été conviés au congrès et au séminaire, a précisé M. Hajji. Ce journaliste, correspondant de la chaine satellitaire arabe Al Jazira, a indiqué avoir refusé de signer un procès verbal de la police consignant "le caractère illégal" du syndicat, celui-ci étant conforme à la loi, selon lui. Les autorités tunisiennes interrogées par l'AFP, ont affirmé que le SJT est une "organisation juridiquement inconnue" et ne "peut de ce fait prétendre à l'organisation d'une quelconque activité dans le pays". "Les autorités ont à plusieurs reprises attiré l'attention de M. Hajji sur la nécessité de respecter les lois du pays lesquelles prévoient la procédure à suivre pour la création d'associations". Le Code du travail tunisien ne soumet pas la création de syndicat à un accord préalable des autorités et prévoit seulement une notification avec dépôt des statuts constitutifs, une procédure "correctement accompli" selon le comité fondateur du syndicat des journalistes. Le SJT a été fondé en mai 2004 par quelque 150 journalistes et s'est donné pour vocation de défendre la liberté de la presse, les conditions de travail et l'éthique professionnelle.

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