Politique
 

Rédaction
26 septembre 2005

Le ministre délégué à l'Industrie, François Loos, a décidé de s'impliquer personnellement pour défendre les intérêts des consommateurs face aux opérateurs téléphoniques fixe et mobile, en convoquant une grande réunion mardi matin à Bercy. Doivent être abordées des questions qui fâchent comme la portabilité des numéros (la possibilité de changer d'opérateur mobile sans changer de numéro), la facturation de l'assistance téléphonique jugée exorbitante par les consommateurs, ou encore les modalités et les frais de résiliation d'un abonnement. Un rapport commandé par le gouvernement en mars au vice-président du Conseil de la Concurrence Philippe Nasse, et qui sera versé aux discussions, a annoncé jeudi M. Loos, dénonce les "frais de sortie" et autres obstacles imposés aux consommateurs qui veulent changer de fournisseur, notamment pour les forfaits téléphoniques et l'accès à internet. Le rapport souligne que ces coûts de sortie ont "tous le même effet : rendre la +sortie+ plus complexe et coûteuse" et propose de "sélectionner les coûts dont la réduction apparaît légitime", et de mesurer ces coûts, qui sont "artificiellement élevés". Il conclut que le consommateur doit être mieux informé sur ce sujet. La création d'un "observatoire des litiges" sera également discutée lors de cette réunion. Sur toutes ces questions, des avancées ont toutefois été observées au cours des dernières semaines. Début septembre, France Télécom a annoncé qu'à compter du 1er octobre la durée minimale d'engagement de l'abonnement téléphonique passerait de 12 à 6 mois, et surtout a admis que les clients puissent, à tout moment, y compris dans cette période initiale de six mois, souscrire à une offre concurrente dans le cadre du dégroupage total. SFR a annoncé vendredi commercialiser dorénavant des forfaits sans engagement de durée (contre 24 mois aujourd'hui), mais sans subvention de mobile non plus. Quant à la gratuité des temps d'attente de l'assistance téléphonique réclamée par l'UFC-Que Choisir, plusieurs fournisseurs d'accès internet (FAI), comme Club Internet ou France Télécom, ont décidé de faire un effort en proposant des minutes gratuites à leurs nouveaux clients pour les aider à installer leur matériel. Le fournisseur d'accès italien Alice, qui pratique déjà la "hotline" (assistance téléphonique) totalement gratuite en France, l'a étendue aux clients de Tiscali France qu'il vient de racheter. D'autres FAI en revanche laissent planer la menace de la délocalisation de leurs centres d'appel pour réduire leurs coûts si on leur impose une telle gratuité. Le principe de cette table-ronde avait été lancé en mai par le ministre de l'Industrie d'alors, Patrick Devedjian, qui s'était forgé une réputation de défenseur des consommateurs, notamment dans le domaine des télécommunications. Un secteur qui pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages français et qui préoccupe au plus haut niveau du gouvernement: le Premier ministre, Dominique de Villepin, a demandé la semaine dernière au ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton, ancien président de France Télécom, de recevoir les opérateurs de téléphonie mobile. Près d'une cinquantaine de personnes, représentants les opérateurs, les consommateurs ou l'autorité de régulation du secteur, l'Arcep, seront réunies autour de M. Loos mardi.

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