Agence spatiale européenne
 

Rédaction
9 octobre 2005

L'Agence spatiale européenne (Esa) attend "dans les semaines à venir" les résultats des analyses russes sur l'échec samedi de la mise en orbite par une fusée russe du satellite d'étude du climat et de l'environnement de l'Esa, CryoSat, selon un communiqué de l'Esa reçu dimanche. "Les autorités russes ont mis sur pied une commission d'enquête" qui a été "chargée d'analyser plus en détail les causes de cet échec" et qui "devrait communiquer ses résultats dans les semaines à venir", a annoncé l'Esa dans ce communiqué. Cette commission d'enquête russe "travaillera en étroite collaboration avec une autre commission d'enquête" composée de représentants de l'Esa, de représentants d'Eurockot (filiale d'EADS), la société propriétaire de la fusée Rockot qui devait placer CryoSat sur orbite, et de représentants du centre spatial russe Khrounitchev, a ajouté l'Esa. La mission CryoSat a échoué "à la suite d'une défaillance" de la fusée, due à "une anomalie dans la séquence de lancement", a expliqué l'Esa. Selon l'analyse préliminaire des données de télémesure, le premier étage de la fusée "a fonctionné normalement", mais une anomalie est survenue dans le deuxième étage dont le moteur principal ne s'est pas éteint au moment prévu, selon le communiqué. "Une des commandes que devait envoyer le système de pilotage embarqué ayant fait défaut, le moteur principal (du deuxième étage, ndlr) a continué à fonctionner jusqu'à épuisement de ses ergols" (carburant de la fusée), a précisé l'Esa. En raison de cette anomalie, la séparation entre les deuxième et troisième étages de la fusée "n'a donc pas eu lieu", entraînant la chute de "l'ensemble formé par les deux étages et le satellite CryoSat", a poursuivi l'Esa. Cet ensemble est tombé "dans la zone prévue pour une telle éventualité, à savoir en pleine mer, au nord du Groenland (près du pôle Nord), donc sans affecter les populations locales", a souligné l'Esa. Le directeur de l'observation de la Terre de l'Esa, Volker Liebig, doit communiquer lundi "la direction que prendra l'Esa" après l'échec de la mission CryoSat, avait déclaré samedi soir à l'AFP Pascal Gilles, responsable de la mission CryoSat à l'Esa. La fusée russe Rockot, qui devait placer Cryosat sur orbite, a été lancée du cosmodrome de Plessetsk (nord-ouest de la Russie) samedi à 17H02 heure de Paris. Le satellite devait être mis en orbite une heure et trente-cinq minutes après ce lancement. CryoSat, développé et construit par EADS Astrium pour le compte de l'Esa, devait suivre avec une précision jamais égalée les variations d'épaisseur des calottes glaciaires et de la banquise provoquées par le réchauffement climatique. Ce satellite, dont la réalisation a coûté quelque 140 millions d'euros, devait fonctionner pendant trois ans au minimum. A l'aide notamment de l'instrument Doris (Détermination d'orbite et de radiopositionnement intégrés par satellite) fourni par le Cnes (Centre national d'études spatiales, France), Cryosat devait permettre de mesurer au centimètre près la hauteur et l'épaisseur des glaces, avec un réseau de stations terrestres utilisées comme points de référence sur Terre. La société Eurockot, basée à Brême en Allemagne, est détenue à 51% par EADS Space Transportation (filiale, spécialisée dans les lanceurs et les infrastructures orbitales, du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS) et à 49% par le centre spatial russe de Khrounitchev.

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