Télévision
 

Rédaction
4 novembre 2005

La directrice de l'information de France 2 Arlette Chabot a déclaré sur Europe 1 que la chaîne réfléchissait à la manière de couvrir les violences en banlieue, au lendemain de l'incendie d'une voiture de France 2 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). "Cela nous amène à réfléchir à la manière dont on fait notre travail dans les banlieues", a-t-elle indiqué. "On n'y allait plus à une période parce qu'on ne voulait pas servir de relais à des provocateurs, à des voyous, qui n'avaient qu'une envie, c'était de faire la Une du journal de 20H00", a-t-elle souligné. "Notre réflexion consiste à dire comment va-t-on continuer de couvrir?". "Il y a une espèce de compétition. On a connu ça autrefois : +Ils ont fait ça dans telle ville, nous on va faire plus fort, vous allez voir+", a-t-elle expliqué. Selon elle, il ne s'agit pas de "déserter", mais de mettre "peut-être la pédale douce de façon à ne pas être des relais d'actions qui sont évidemment condamnables". "Notre travail sera aussi de montrer dans les jours qui viennent qu'il y a des gens qui travaillent en banlieue, il y a des jeunes qui bossent, il y a des gens qui sont écoeurés par ce qui se passe", a-t-elle ajouté. Robert Namias, directeur de l'information de TF1, a estimé également sur Europe 1 que "il faut être très attentif à ne pas accompagner, à ne pas accélérer des situations qui déjà en soi recèlent beaucoup de difficultés et de dangerosité". Il a indiqué qu'une caméra de TF1 a été volée mercredi, et a expliqué que la chaîne a décidé mercredi soir de ne pas envoyer d'équipe "pour filmer simplement des incidents qui, il faut bien le dire, en termes d'images ressemblent considérablement aux incidents de la veille". "Je crois (...) que si on veut éviter d'être instrumentalisés, le fait même de mettre ces images extrêmement violentes à l'écran ne peut que éventuellement provoquer et (...) être considéré comme provocation à de nouveaux incidents", a poursuivi M. Namias. "Aller couvrir ce qui se passe dans les banlieues, dire notamment ce que pensent les gens, à la fois ceux qui participent aux émeutes, mais surtout, les plus nombreux, ceux qui n'y participent pas et qui en sont victimes, c'est également notre travail", a-t-il estimé. Il a aussi réfuté que les médias en fassent trop sur ce sujet. "Nous sommes face à une situation politique d'une certaine gravité. Quand vous accordez dans un journal télévisé national cinq, six, dix minutes à un événement de cette nature, ça ne me paraît pas du tout excessif par rapport à la réalité".

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