France 3
 

Rédaction
26 novembre 2005

Ce fut en juillet 2000 l'un des conflits du travail les plus durs de l'histoire sociale récente. Sous la patte du réalisateur Maurice Faivelic, le conflit Cellatex est devenu une fiction, sorte de "thriller social" emblématique des luttes ouvrières, que France 3 diffuse ce soir sous le titre "Jusqu'au bout". La véritable histoire est encore dans les mémoires. A Givet, dans les Ardennes, les ouvriers occupent l'usine textile Cellatex après la fuite de leur patron. Certains menacent d'empoisonner à l'acide la rivière voisine. Chargé par la CGT de négocier ce rapport de force explosif, Christian Larose, secrétaire national de la Fédération du textile, obtient une sortie de crise en douceur. C'est le compte-rendu de cette lutte, publié par Christian Larose sous le titre "Et l'acide a coulé", qui a servi de base à "Jusqu'au bout". "J'ai lu cela comme un polar", assure Maurice Faivelic. L'entreprise est devenue la Chimotex. Interprété par Bernard-Pierre Donnadieu, le négociateur syndical a été rebaptisé Vincent Guérin. Pour renforcer le caractère dramatique, le nom des syndicats n'est pas mentionné, ni celui du ministre (à l'époque Martine Aubry). "C'est une véritable fiction", souligne le producteur Jean Bigot (VLR Productions). Pourtant le film a été tourné, au moins en partie, dans l'usine même de Givet, aujourd'hui fermée. D'anciens ouvriers se sont mêlés aux acteurs pour jouer leur propre rôle de salariés brutalement privés d'emploi. Et Bernard-Pierre Donnadieu s'est longuemment entretenu, pour composer son personnage, avec Christian Larose, aujourd'hui membre du Conseil économique et social. "C'est lui qui m'a appris à me présenter en cravate et serviette de cuir à la main quand je négociais avec les autorités et sans cravate, ni serviette quand je présidais les assemblées générales du personnel", raconte-t-il.

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