Arianespace
 

Jean-Yves Legall : Le marché des lanceurs est "équilibré"

TS
10 février 2006
Publi-rédactionel

Le marché des lanceurs est "équilibré" et on assiste à une nette remontée des prix des lancements, a déclaré à Washington le directeur général d'Arianespace, M. Jean-Yves Legall, en affichant son optimisme pour l'avenir du groupe européen.

Le responsable du numéro un mondial du lancement de satellites commerciaux a estimé, au cours d'une conférence de presse en marge du salon "Satellite 2006", que "le marché des lanceurs est équilibré" entre Arianespace, la compagnie Sealaunch et International Launch Services.

En 2006, a-t-il rappelé, le nombre de lancements de fusées Ariane à partir du centre spatial guyanais se maintiendra à 5 ou 6, pour une dizaine de satellites placés sur orbite. Par ailleurs, a-t-il souligné, "on voit sur le marché une remontée fulgurante des prix des lancements", avec notamment des prix pratiqués par les principaux concurrents d'Arianespace de "20 à 30% par rapport aux minima observés il y a deux ans". Arianespace, a ajouté M. Le Gall, dispose de très sérieux atouts dans le domaine des lanceurs, dont sa "flexibilité" qui est son "principal atout" : la capacité d'Ariane 5 ECA d'embarquer un très gros satellite ou deux de taille moyenne, la possibilité d'utiliser des Soyouz et, à l'avenir, de disposer d'un petit lanceur comme Véga. Cet avantage est d'autant plus important qu'à l'heure actuelle, a-t-il souligné, il "faut être extrêmement précautionneux sur les projections qui sont faites sur la masse des satellites, (...) il est difficile de dégager des tendances".

Le directeur général d'Arianespace, enfin, ne s'est pas inquiété de l'arrivée éventuelle sur le marché des lanceurs de la compagnie privée américaine SpaceX, qui devait procéder cette semaine au lancement de Falcon 1, une fusée à deux étages. "On compare des pommes et des courgettes", a estimé M. Le Gall : "Le vrai problème, c'est de faire voler de gros lanceurs, (...) il faut des années pour les mettre au point". "Dire qu'ils vont passer en 18 mois de la taille d'un lanceur inférieur à la taille de (la fusée française) Diamant dans les années 1970 à un lanceur d'une taille supérieure à Ariane 5 en 18 mois, n'importe quel ingénieur raisonnable ne peut avoir que des doutes", a-t-il dit. "Peut-être le feront-ils, mais c'est incroyable".

Le directeur général d'Arianespace n'a par ailleurs pas écarté la possibilité de lancer des hommes à bord de capsules Soyouz à partir du centre de tir guyanais. "L'ESA a gardé cette possibilité ouverte dans le cadre de développement de Soyouz en Guyane", a-t-il indiqué. "Aujourd'hui, la tendance est de conserver les lancements de cosmonautes de Baïkonour (dans le Kazakhstan), mais la porte n'est pas fermée". Toutefois, selon lui, "il faudra du temps avant qu'elle ne s'ouvre".

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