Politique
 

Rédaction
5 mars 2006

L'ancien ministre PS Jean-Luc Mélenchon a prononcé samedi soir au Sénat une violente diatribe contre les journalistes de télévision et les directeurs de chaîne, "marioles" qui structurent l'opinion, la psyché, l'image, la construction intellectuelle de notre jeunesse". M. Mélenchon s'exprimait sur l'article 23 du projet de loi "Egalité des chances", qui assigne au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) la mission de contribuer à la lutte contre les discriminations à l'égard des minorités visibles. "Aucun d'entre nous n'avait envie de trier les journalistes d'après leur couleur de peau, et nous allons être obligés de le faire, à cause d'une poignée de gens qui n'assument pas la responsabilité culturelle qui est la leur", a-t-il lancé. L'ancien ministre a mis en cause "la responsabilité individuelle des présidents-directeurs généraux, des directeurs de chaîne" qui "devraient spontanément se sentir obligés de représenter la patrie comme elle est". Il s'en est pris à "ces beaux esprits" qui se réfugient "derrière leur droit à la critique" quand ils expriment leur "goût marqué pour la haine du politique". "Il n'est une émission, il n'est un sujet sur lequel on ne mette en cause la politique et les politiques", a-t-il protesté. Pour M. Mélenchon, "cette télévision exprime un point de vue de classe, celle de la classe moyenne supérieure blanche et masculine, qui propose au pays ses valeurs, ses normes de consommation, son regard sur la vie et ses centres d'intérêts". "Les banlieues ne sont pas seulement des endroits où l'on pille, on tue, on égorge, on viole et on brûle. Ce sont aussi des endroits où nous vivons et où nous faisons notre bonheur, comme des gens normaux que nous sommes", a-t-il plaidé.

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