Rédaction
6 juin 2001

Le patron de Skyrock Pierre Bellanger a plaidé sa cause hier devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) qui a lancé une mise en demeure à la radio pour les propos très crus tenus sur son antenne au sujet de Loft Story. Saisi d'un recours gracieux de Skyrock qui lui demandait de lever cette mise en demeure, le CSA devrait rendre sa décision le 12 juin, à l'issue de sa prochaine réunion plénière, a-t-on appris auprès de l'instance. Parlant d'une "audition difficile", Pierre Bellanger a précisé à l'AFP qu'il s'était présenté devant le CSA "comme président et fondateur de Skyrock mais aussi comme militant des radios libres depuis vingt ans". Le patron de Skyrock a précisé qu'il était accompagné de Malek Boutih, président de SOS Racisme, venu témoigner "de la réalité de la jeunesse française d'aujourd'hui et des discriminations qu'elle pouvait subir dans sa vie quotidienne et dans les médias". Pierre Bellanger a appelé le CSA a accepter le recours de la radio en "substituant à sa mise en demeure une modification de la convention de Skyrock ou une recommandation". La radio, a-t-il poursuivi, ne "pourrait accepter que le conseil maintienne sa position" qu'elle assimile à une "censure". Pour lui, cette mise en demeure est "discriminatoire", dans la "forme parce qu'elle intervient brutalement à la place du dialogue dont a pu bénéficier par exemple M6" et "sur le fond, car elle qualifie d'attentatoire à la dignité humaine des propos de dérision dans un contexte de caricature parfaitement compris des auditeurs de la radio". Le CSA lui avait répondu par avance dans un "point de vue" publié dans Le Monde daté de mardi, affirmant que sa mise en demeure ne signifiait nullement "le début du retrait de l'autorisation d'émettre" accordée à Skyrock mais "l'antichambre d'un hypothétique futur processus de sanction". L'instance soutenait également qu'elle n'avait pas épinglé la vulgarité des propos tenus sur l'antenne de Skyrock mais "des injures publiques et des dénigrements hargneux, généralement scatologiques, à l'égard de personnes nommément désignées", les co-locataires du Loft de M6.

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