Piratage
 

Rédaction
16 mars 2006

Six gros annonceurs, poursuivis devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir fait de la publicité sur des sites internet de téléchargement illicite des "Choristes", ont assuré mercredi ne pas avoir eu l'intention de participer au "piratage" du film à succès. Entamée le 25 janvier, l'audience devant la 31e chambre correctionnelle s'est poursuivie mercredi avec les plaidoiries de la défense des sociétés Neuf Telecom, AOL France, Telecom Italia France, Voyages-sncf.com, FINAREF et La Française des Jeux, poursuivies pour complicité de contrefaçon. Ces annonceurs sont soupçonnés d'avoir acheté des encarts publicitaires sur des sites de téléchargement illicite dits "peer to peer" (P2P) où on pouvait télécharger le film de Christophe Barratier, plus gros succès du cinéma français en 2004 avec 8,5 millions d'entrées. Leurs avocats ont tous soutenu que ces publicités étaient parues sans le consentement de l'annonceur. "Il n'existe aucun élément intentionnel, aucune volonté de faire de la publicité sur des sites P2P", a affirmé Me Denis Schemla, au nom d'AOL France. Comme l'avocate de Voyages-sncf.com, Me Marie-Hélène Tonnelier, il a assuré qu'"on ne pouvait pas savoir" que de telles publicités se retrouvaient sur "des sites indésirables". Me Schemla a mis en cause les régies publicitaires qui "n'ont pas respecté nos instructions". Avocat de la Française des Jeux (FDJ), Me Joël Alquezar, a indiqué que son client avait déposé plainte pour "contrefaçon de sa publicité". La FDJ fait interdiction à ses régies publicitaires "d'utiliser des sites qui sont interdits par la loi", a-t-il précisé. D'une manière générale, "les annonceurs se situent en cinquième ou sixième rangs sur l'échelle des responsabilités", a fait valoir la défense de Neuf Telecom. Lors de l'audience du 25 janvier, l'avocat des coproducteurs du film "Les Choristes" avait fait valoir que "les annonceurs financent le piratage et donnent un vernis de respectabilité à une activité illicite". Le parquet n'avait pas requis de peine mais fait également observer que de telles publicités constituaient "une caution d'honorabilité du site" de téléchargement illicite. Le tribunal doit rendre son jugement dans plusieurs semaines.

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