Rédaction
8 juin 2001

Le développement de la future télévision numérique terrestre pourrait se heurter à des obstacles techniques dans 80 % des immeubles parisiens, affirme l'hebdomadaire Ecran Total . Le numérique terrestre doit être diffusé sur des canaux dont certains, dits "tabous", ont été volontairement bridés jusqu'ici par les installateurs d'antennes par la pose de filtres. Il s'agissait d'éviter les interférences entre les canaux affectés aux chaînes analogiques comme TF1 et France 2 afin d'empêcher le chevauchement des signaux émis à forte puissance depuis la Tour Eiffel. A compter de Noël 2002, ce nouveau moyen de diffusion doit permettre à "Monsieur tout le monde" de recevoir jusqu'à 36 chaînes sur une installation classique avec cependant un terminal numérique adéquat. Le problème se poserait dans huit immeubles parisiens sur 10, selon TDF et les professionnels interrogés par le journal. Pour ôter les filtres disposés dans ces immeubles, explique Ecran Total, une décision de l'assemblée générale des copropriétaires sera nécessaire. Mais elle sera d'autant plus difficile à obtenir que certains se contenteront des six chaînes hertziennes actuelles et s'opposeront à ces travaux. Une solution consisterait à développer la "portabilité" de la télévision numérique terrestre qui pourrait être reçue sur une antenne incorporée à des téléviseurs spécialement conçus mais, selon l'enquête d'Ecran Total, qui cite de nouveau TDF, seuls 40 % des logements parisiens pourraient en bénéficier. De quoi, estime le journal, refroidir les ardeurs des industriels et des acheteurs de téléviseurs ou de décodeurs qui pourraient très bien s'apercevoir qu'ils ne fonctionnent pas, une fois rentrés chez eux. "Ce n'est pas une surprise qu'il y ait un certain nombre de sujets techniques à étudier", a déclaré à l'AFP Yvon Le Bars, président du groupe de travail "télévision numérique terrestre" au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). "Les groupes de travail progressent et des solutions apparaissent", a-t-il enchaîné sans plus de précisions. Maître d'oeuvre du numérique terrestre, le CSA doit publier dès juillet un plan de fréquence des trente premiers sites d'émetteurs du numérique terrestre qui devraient couvrir 50 % de la population française.

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