Al-Manar
 

Rédaction
24 mars 2006

Les Etats-Unis ont pris de nouvelles mesures coercitives à l'égard de la chaîne de télévision Al-Manar du parti intégriste chiite libanais Hezbollah, dont les avoirs sont désormais gelés et qui est interdite de toute activité financière sur le sol américain. Ces décisions, annoncées par le Trésor américain, visent aussi la radio Al-Nour et la maison mère des deux médias, le Lebanese Media Group. L'interdiction de toute activité financière a pour conséquence d'empêcher toute transaction entre des Américains et ces groupes de médias, a précisé le Trésor dans un communiqué. "Al-Manar et Al-Nour sont les branches médias du réseau terroriste Hezbollah" et "ont facilité" ses activités, a-t-il souligné. "Toutes les entités soutenues par un groupe terroriste - qu'elles se fassent passer pour des sociétés caritatives, commerciales ou de médias - sont aussi coupables que le groupe terroriste lui-même", a estimé le sous-secrétaire américain au Trésor chargé du terrorisme et des crimes financiers, Stuart Levey, cité dans le communiqué. Selon le Trésor, Al-Manar a employé "de nombreux membres du Hezbollah" et a soutenu, avec la radio Al-Nour, les efforts du Hezbollah pour recruter et lever des fonds, notamment "à travers la diffusion de publicités et un site internet appelant à des dons pour l'organisation terroriste". Al-Manar a aussi apporté son soutien "à d'autres organisations palestiniennes terroristes, dont le Jihad islamique palestinien et les Brigades des Martyrs d'al-Aqsa, transférant notamment des dizaines de milliers de dollars vers une société caritative contrôlée par le Jihad islamique palestinien", a encore précisé le Trésor. Al-Manar, qui signifie en arabe "le phare", est considéré comme un instrument du Hezbollah, et se distingue par une très forte proportion de programmes en direct, avec force débats politiques ou à caractère social. Cette chaîne ambitionne d'atteindre le grand public arabe partout dans le monde. En décembre 2004, les Etats-Unis avaient annoncé avoir placé Al-Manar sur leur liste des organisations terroristes, une décision qui avait entraîné aussitôt sa disparition des écrans américains. La chaîne Al-Manar "a été placée sur la liste des organisations terroristes en raison de ses incitations à commettre des activités terroristes", avait alors déclaré le département d'Etat. A l'époque, la France avait précédé de peu la décision américaine en interdisant elle aussi la diffusion de ses émissions dans ce pays. Début janvier, le Conseil d'Etat français, la plus haute juridiction administrative française, a confirmé dans un jugement l'interdiction de diffusion en France d'Al-Manar, sanctionnée pour des propos "à connotation antisémite". Les Etats-Unis considèrent le Hezbollah comme une "organisation étrangère terroriste" qui "ne peut jouer un rôle en tant qu'acteur politique légitime tant qu'elle n'aura pas renoncé à la violence et désarmé".

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