Piratage
 

Rédaction
13 avril 2006

Gary McKinnon, un pirate informatique britannique, pourrait être incarcéré à Guantanamo s'il était extradé vers les Etats-Unis, où il est accusé d'avoir pénétré les ordinateurs du Pentagone et de la Nasa, a affirmé son avocat mercredi, lors de son procès à Londres. Ce chômeur anglais de 40 ans, connu sous le surnom de "solo" dans le monde des "hackers", est accusé par les autorités américaines d'avoir pénétré illégalement et endommagé 53 ordinateurs de l'US Army, de l'US Navy, de l'US Air Force, du Pentagone et de la Nasa, entre février 2001 et mars 2002. Le tout depuis sa chambre dans le nord de Londres. Il aurait notamment téléchargé des documents confidentiels, installé un programme informatique qui a rendu "inopérant" le district militaire de Washington, détruit 1.300 comptes informatiques et dérobé 950 mots de passe. Les dégâts ont été estimés à 700.000 dollars (578.000 euros) par les autorités américaines. A l'audience, mercredi, devant le tribunal londonien de Bow Street, l'avocat de l'accusé a estimé que Washington voulait prendre "une revanche administrative" contre son client parce qu'il avait démontré la faiblesse de leur système informatique. Qualifié de "plus grand pirate informatique de tous les temps" par un magistrat américain, Gary McKinnon pourrait être incarcéré à la base américaine de Guantanamo, sur l'île de Cuba, a affirmé Me Edmund Lawson. Selon l'avocat, le président Bush ne serait absolument pas tenu par la note diplomatique "non signée et anonyme" envoyée par l'ambassade des Etats-Unis à Londres selon laquelle l'accusé ne serait jamais traité comme "un combattant ennemi". Si Gary McKinnon n'est qu'"un ringard de 40 ans fou d'informatique", il n'en est pas moins susceptible d'être visé par "un ordre militaire numéro 1", la procédure en vertu de laquelle un suspect peut être détenu de façon illimitée, sans procès, a affirmé Me Lawson. L'avocat représentant les autorités américaines, Mark Summers, a estimé de son côté qu'il n'y avait aucun précédent prouvant que Washington soit une seule fois revenu sur une promesse. A l'issue des débats mercredi soir, le tribunal a mis son jugement en délibéré au 10 mai.

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