Russie
 

Rédaction
29 avril 2006

Les télévisions russes décrivent une "réalité parallèle" où les informations concernant le Kremlin sont positives alors que celles, rares, consacrées à l'opposition sont plutôt négatives, conclut une étude publiée vendredi. La plupart des médias russes "manquent souvent de communiquer aux citoyens russes des points de vue opposés" sur les événements présentés, montre cette étude réalisée pendant quatre semaines en mars par le Centre de journalisme en situation extrême, une branche de l'Union russe des journalistes. L'étude indique que 91% des informations couvertes par la chaîne de télévision publique Pervyi Kanal étaient consacrées au président Vladimir Poutine et au "pouvoir en place", avec 71% de cette couverture considérée comme "positive" pour le Kremlin et 28% comme "neutre". Par contraste, les opposants au Kremlin n'apparaissaient que dans 2% des informations télévisées, d'une tonalité "plutôt négative". "Les chaînes nationales ne peuvent plus être considérées comme partie intégrante des médias de masse", a commenté Igor Iakovenko, le secrétaire général de l'Union russe des journalistes, cité vendredi par le quotidien Kommersant, un des rares journaux critiques à l'égard du pouvoir. Les télévisions russes créent une "réalité parallèle" dans laquelle toute information touchant le Kremlin est forcément à l'avantage du pouvoir, selon Kommersant. Seule la chaîne de télévision Ren TV, propriété du géant de l'électricité SEU (Systèmes électriques unifiés) a une "couverture équilibrée du gouvernement et des principaux partis politiques", ressort-il de l'étude menée avec le soutien de MEMO 98, une ONG basée en Slovaquie et financée par les ONG américaines Freedom House et National Endowment for Democracy, toutes deux vouées à la promotion de la démocratie dans le monde. L'étude confirme de facto la reprise en main des médias par l'Etat après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Plusieurs médias (télévisions et journaux) ont fermé et la liste des médias indépendants s'est depuis réduite comme une peau de chagrin.

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