Arte
 

Rédaction
19 août 2006

En 1850 aux Etats-Unis, l'industriel Alvah Crocker décide de se lancer dans des travaux pharaoniques qui dureront trente ans: le percement d'un tunnel de 8 kilomètres pour permettre aux trains de passer sous la chaîne des Appalaches et joindre ainsi la Nouvelle Angleterre au reste du pays. "Un tunnel vers le Far West", un documentaire allemand de Axel Engsfeld, diffusé aujourd'hui sur Arte, retrace l'épopée de cet homme, qui va développer, pendant des décennies, de nouvelles techniques de percement pour venir à bout de la montagne. Il doit en outre déjouer les manoeuvres des ennemis du projet, au premier rang desquels le propriétaire de la voie ferrée traversant les Appalaches en surface, Chester Chapin, magnat des chemins de fer. Cette liaison à l'air libre connait de fréquents accidents, en raison des pentes trop raides. A partir de quelques images d'archives, de courtes interventions d'historiens américains et de scènes de reconstitution hélas un peu balourdes, "Un tunnel vers le Far West" lève un voile sur cette aventure peu connue en France. Le réalisateur effectue plusieurs allers-retours entre le passé et le présent, établissant un parallèle avec le creusement du tunnel du Saint Gothard en Suisse, qui devrait être, lors de sa mise en service prévue pour 2013, le plus long tunnel ferroviaire du monde (53 km). Ces images du Saint Gothard montrent que plusieurs des techniques utilisées pour la première fois à grande échelle par Alvah Crocker (dynamitage de l'intérieur vers l'extérieur, perforatrices, ancêtre du tunnelier...) sont toujours d'actualité, même si elles ont été modernisées. Dommage que cette aventure, qualifiée par l'un des historiens interviewés de "l'une des histoires les plus insolites du 19è siècle" n'ait pas bénéficié d'un traitement plus dynamique. Ce documentaire, honnête, peine toutefois à rendre le souffle de l'épopée...

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