Télévision
 

Rédaction
20 octobre 2006

Les journalistes belges Jean Libon et Marco Lamensch, créateurs et réalisateurs de "Strip-Tease", le magazine de télévision "qui déshabille la société " depuis 1985, entament aujourd'hui un tour de France des cinémas avec les meilleurs moments de leur émission-culte diffusée dans de nombreux pays et consacrée à la vie de gens ordinaires. "Jamais, on n'a imaginé que l'émission aurait un tel succès. Nous avons eu simplement l'idée un jour de nous arrêter dans la rue d'à côté au lieu de continuer à parcourir le monde sur de grands dossiers comme nous le faisions", confie à l'AFP l'ancien caméraman Jean Libon, 60 ans, regrettant que la télévision française ne diffuse "Strip-Tease" que l'été (France 3 et TV5). "Au début, notre crédo était belgo-belge: montrer la Belgique à la fin du deuxième millénaire. Et puis, nous avons traversé les frontières pour montrer la vraie vie telle qu'elle est, comme des Balzac modernes ", ajoute-t-il. Pas de commentaires et encore moins de mise en scène, assurent ces pionniers et défenseurs farouches de la "télé-réalité vraie". "Strip-Tease" repose sur la volonté de filmer la vie réelle par le prisme d'anonymes piochés dans toutes les couches de la société. A l'écran, ce kaléidoscope social est souvent cruel par la mise en lumière de comportements bornés. "Nous ne prenons pas en traître les gens que nous filmons. Un sujet raté est celui où les gens ne sont pas eux-mêmes. Dans ce cas-là, on abandonne immédiatement le tournage. Un sujet réussi, c'est celui où les gens filmés se reconnaissent ", explique Mario Lamensch, 58 ans, souhaitant simplement avec son complice "raconter (leur) époque". "On peut tout autant s'indigner ou s'amuser des comportements que nous montrons en les découvrant par hasard dans la réalité. On évite le collectionneur de timbres qui ne représente que lui même. Filmer le comportement d'un patron d'entreprise nous permet par exemple de révéler les rapports de force en général", explique Jean Libon. Ils rejettent les accusations de moquerie volontaire: "Nous ne sommes pas responsables de l'état mental du téléspectateur moyen. Aucune grille de lecture n'est imposée. Nous donnons des éléments de réflexion, sans tirer de conclusions", rappellent-ils en revendiquant une démarche purement journalistique. Parmi les "Strip-Tease" d'anthologie: les aventures d'un Français qui va chercher une future épouse à l'étranger, ou cette dame qui vit avec son chien empaillé, sans oublier "Jésus, c'est ouf!", sujet sur un jeune homme de 18 ans qui a consacré ses vacances aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Cologne (Allemagne). Pour illustrer la mondialisation, Libon et Lamensch ont choisi le cas de deux ingénieurs suédois, créateurs d'un vibreur de téléphone portable, invention détournée pour créer une entreprise florissante aux Pays-Bas et en France distribuant des godemichets "intelligents" eux-mêmes fabriqués en Chine. "Nous ne sommes ni optimistes ni pessimistes sur le genre humain. Les comportements sont les mêmes depuis l'Age de Pierre", estime Jean Libon. "Même les pires, on les trouve un peu humains!". La liste des cinémas participants est consultable sur Internet (http://jeux.mk2.com/striptease).

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