GSM
 

Rédaction
31 octobre 2006

LA troisième génération de téléphonie mobile, la fameuse 3G, arrive au Maroc. Le conseil des ministres a adopté ce mois-ci les décrets accordant les licences d'exploitation aux opérateurs, Méditel, Maroc Telecom et Maroc Connect. Les opérateurs ont à faire face à deux nouveaux défis. Méditel, pour sa part, s'y attelle sérieusement. D'abord au niveau financier, à l'instar des autres opérateurs, Meditel a dû à mettre la main à la poche: 360 millions de dirhams pour le ticket d'entrée au club du nec plus ultra de la téléphonie mobile (cf. notre édition du 31 juillet 2006) et 72 millions de dirhams pour le réaménagement du spectre de fréquence nécessaire au déploiement des services 3G. Méditel compte aussi investir 1,8 à 2 milliards de DH réservés à l'infrastructure notamment à l'acquisition et à l'installation d'antennes de transmission. La technologie utilise le croisement de 2 infrastructures: la fibre optique et les faisceaux hertziens, comme pour le fixe. Ensuite, l'opérateur a eu à effectuer quelques accommodements réglementaires, particulièrement en ce qui concerne les négociations sur les conditions d'interconnexion avec les deux autres acteurs. «Cette interconnexion existe déjà avec Maroc Telecom pour la 2G, il fallait mettre en place les passerelles pour les données et se mettre d'accord sur les prix d'envoie», indique-t-on auprès de Méditel. Au niveau technologique, l'opérateur a opté pour le haut débit. «La licence octroyée est une licence 3G, mais le choix technologique va nous permettre d'aller directement sur un débit et une vitesse plus importants -la 3,5 G- dès le lancement. C'est la touche supplémentaire de Méditel», déclare à L'Economiste Inigo Serrano, DG de Méditel. Il s'agit en effet de la technologie HSDPA (High Speed Downlink Packet Access), la dernière étape de la téléphonie mobile de 3e génération UMTS (Universal Mobile Telecommunications System). Cette technologie constitue la base de la 3G haut débit et permet actuellement une vitesse d'accès absolue de 14,4 Mbps (mégabit par seconde). La 3,5 G soutient donc la comparaison avec l'ADSL, et même avec l'ADSL2+. Mais ne nous emballons pas trop vite ! Aujourd'hui les terminaux disponibles (téléphones portables) portent sur un débit maximal de 3,6 Mbps. Méditel promet pourtant, à moyen et long termes, d'augmenter progressivement la capacité de son offre. Dernière gageure avant sin octobre 2008, échéance finale prévue par le cahier des charges: adapter les processus internes, les réseaux de distribution, le système de facturation; bref: tous les aspects de process interne à reconvertir pour la 3G, et surtout assurer l'interopérabilité avec le système précèdent (2G). L'opérateur affirme que tout sera au point en 2007, bien avant la date butoir. Faut-il pour autant augurer de la mort de la téléphonie «classique»? Rien n'est moins sûr. Tout le monde ne basculera pas vers la 3G, celle-ci n'étant pas à la portée de toutes les bourses. Le prix des terminaux, bien que subventionnés par les opérateurs, pèsera certainement dans la décision du client, lequel devra encore s'acquitter des frais des services. Par ailleurs, au-delà des spécificités techniques, qui passent un peu au-dessus de la tête du consommateur non averti, c'est le produit (émissions de télévision, info, radio, téléchargement, etc.) concocté par les opérateurs qui séduira les clients potentiels. Il s'agit de mettre des passerelles, d'opérer des alliances avec des fournisseurs de contenu (télévisions, agences de presse, radios, fournisseurs de jeux, etc.) Des services à valeur ajoutée qui feront toute la différence. Mais n'anticipons pas sur toutes les transactions que les opérateurs entament avec les fournisseurs. Tout cela est bien gardé secret: « ce sont des choses qui sont dans l'air du temps, mais nous sommes encore au stade de la mise en place des réseaux», affirme-t-on chez Méditel, qui étudie la possibilité d'une offre prépayée à plus long terme, compte tenu d'investissements additionnels importants.

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