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Rédaction
12 décembre 2006

Quelques taches de sang maculent le pavé, des bruits de pas précipités retentissent et un homme agonise sous un ciel d'orage : "Mafiosa", la nouvelle série de Canal+, démarre par le meurtre du chef d'un clan mafieux corse, auquel va succéder non pas un homme, mais une jeune femme. Après "Engrenages", une série noire très réaliste diffusée fin 2005, la chaîne cryptée présente un "western tragique", selon les termes de son réalisateur, le Québécois Louis Choquette. "Mafiosa" a pour héroïne Sandra Paoli, brillante avocate (Hélène Filières) choisie par son oncle François Paoli (Daniel Duval) pour lui succéder en cas de disparition. Il est assassiné dans les rues d'une ville corse lors d'une scène presque silencieuse qui évoque les débuts d'une tragédie classique. L'enterrement du chef est filmé par des caméras cachées, installées par la police française et la DEA (l'administration américaine de lutte contre les stupéfiants). Dans leurs locaux, les policiers commentent les images des membres de "la famille", une astuce de scénario qui permet de boucler la scène de présentation, figure imposée du premier épisode des séries. Sandra Paoli hésite à accepter l'héritage. Victime d'une tentative de viol par des ennemis du clan, elle tue sans hésiter et découvre sa "part d'ombre". Parfois très violente et angoissante, bénéficiant d'une interprétation impeccable et d'un scénario sans temps mort, "Mafiosa" s'inscrit dans la veine du renouvellement des séries françaises dans le sillage des séries américaines. "On est à un moment où la fiction télévisée change", a souligné Louis Choquette lors de la présentation de "Mafiosa". HBO et Showtime, des chaînes du câble américaines diffuseurs de séries originales telles que "Desperate Housewives" ou "Weeds", "ont prouvé qu'on pouvait faire de la télé autrement. Ils ont tiré tout le monde vers le haut". L'idée de réaliser une fiction sur la mafia corse vient de la productrice Nicole Collet. Contacté, le scénariste Hugues Pagan accepte, à condition que l'héritier du clan soit une héritière. "Je ne voulais pas refaire +Le Parrain+, l'original était trop bien", a-t-il expliqué. Ce sera donc une femme, jeune, intelligente, mais aussi dure et impitoyable, à laquelle Hélène Filières parvient cependant à prêter un peu d'humanité. Pas d'histoire d'amour à l'eau de rose. "John Wayne n'avait pas de compagne dans ses films", note Hugues Pagan. La corruption politique, les nationalistes, l'insularité sont évoqués au fil des huit épisodes de 52 minutes. Le film s'est tourné dans le sud de la France et non pas en Corse, "pour des raisons de coûts", selon la productrice

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