AFP
 

Rédaction
2 janvier 2007

Les efforts diplomatiques et les recherches des services de sécurité palestiniens se poursuivaient mardi au lendemain de l'enlèvement par des inconnus à Gaza d'un photographe de l'Agence France-Presse, Jaime Razuri. Des responsables de l'AFP ont rencontré des chefs des services de sécurité palestiniens pour faire le point avec eux sur le rapt mardi, de Jaime Razuri, 50 ans, de nationalité péruvienne, au pied de l'immeuble où se trouve le bureau de l'agence dans le centre ville de Gaza. L'AFP était toujours sans nouvelle mardi dans la matinée du photographe et ne disposait d'aucune information sur l'identité et les motivations des ravisseurs. Le ministère péruvien des Affaires étrangères a annoncé avoir entrepris des démarches auprès de l'Autorité palestinienne pour obtenir la libération du photographe. Le consulat général de France à Jérusalem a également indiqué qu'il oeuvrait à un "dénouement rapide" de l'affaire. Le ministère péruvien a annoncé dans un communiqué avoir demandé au chef de la section consulaire de son ambassade en Israël de se rendre à Gaza "afin de trouver une solution rapide à cette affaire regrettable". A Lima, la chancellerie est "en contact permanent avec le représentant palestinien au Pérou", et a sollicité et "immédiatement obtenu", dès lundi, la collaboration d'Israël. Quelques heures après l'enlèvement, le président palestinien Mahmoud Abbas a ordonné à "tous les services de sécurité" palestiniens de se lancer à la recherche du photographe, a affirmé un responsable haut responsable de l'Autorité palestinienne. Jaime Razuri a été enlevé par quatre hommes armés alors qu'il rentrait au bureau de l'agence après un reportage dans les rues de la ville. "Nous sommes descendus de la jeep. J'ai entendu des bruits d'armes, je me suis retourné et j'ai vu deux hommes armés non masqués. Ils ont pointé leurs armes sur Jaime et sur moi. Ils m'ont dit de me taire et l'ont emmené dans une voiture de marque Subaru", a raconté le traducteur, Hammam Al Faghaoui, témoin de l'enlèvement. L'organisation française de défense des journalistes, Reporters sans Frontières (RSF), basée à Paris, a dénoncé le rapt et demandé une "libération rapide du reporter". "L'organisation dénonce, par ailleurs, l'absence de volonté politique des autorités palestiniennes de mettre fin une fois pour toute à la vague d'enlèvements criminels de professionnels des médias dans la bande de Gaza", a poursuivi RSF dans un communiqué. La Foreign Press Association (FPA), qui réunit les journalistes étrangers et locaux travaillant en Israël et dans les territoires palestiniens, a également condamné l'enlèvement et appelé "une fois de plus toutes les parties à Gaza à oeuvrer au retour sain et sauf de notre collègue et ami". Jaime Razuri a réalisé des reportages pour l'AFP en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Europe. Début 2006, il a été envoyé spécial pendant trois mois en Irak. Au Pérou, il a notamment couvert en 1988-89 la campagne présidentielle de l'écrivain Mario Vargas Llosa. Les enlèvements d'étrangers se multiplient depuis plus d'un an dans les territoires palestiniens, surtout dans la bande de Gaza, plongés dans un chaos sécuritaire. Au total, une vingtaine d'étrangers, dont plusieurs journalistes, ont été enlevés ces derniers mois à Gaza. Ils ont tous pour la plupart été rapidement relâchés, les ravisseurs cherchant en général à obtenir la libération de Palestiniens détenus par l'Autorité palestinienne

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