Maroc
 

Rédaction
15 janvier 2007

Le tribunal de première instance de Casablanca a condamné lundi à trois ans de prison avec sursis et une amende collective de 80.000 dirhams (7.220 euros) pour "diffamation envers l'islam et la monarchie" deux journalistes d'un hebdomadaire indépendant marocain. Il a par ailleurs interdit durant deux mois la publication du magazine arabophone Nichane, qui avait avait présenté le 9 décembre ce dossier intitulé "Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique". Les plaisanteries mettaient en scène Mahomet, le roi Hassan II, les islamistes ou des Marocains à la recherche d'une sexualité performante. L'avocat du journal, Me Chawki Benyoub, a indiqué qu'il allait interjeter en appel. Il s'est toutefois félicité que la Cour n'ait pas suivi le réquisitoire du procureur qui avait réclamé 3 à 5 ans de prison ferme contre l'auteur de l'article et le directeur de la publication ainsi que l'interdiction d'exercer et une amende pouvant aller de 10.000 à 100.000 dirhams (895 à 8950 euros). L'interdiction définitive de Nichane avait été également demandée. Les deux prévenus étaient poursuivis pour "atteinte à la religion islamique" et "publication et distribution d'écrits contraires à la morale et aux moeurs". Le 21 décembre, le Premier ministre Driss Jettou avait interdit "d'exposer sur la voie publique et de diffuser" Nichane. Nichane, hebdomadaire, apparu en septembre 2006 et qui affirme vendre 14.000 exemplaires par semaine, avait publié le 9 décembre un dossier intitulé "Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique". Appartenant au même groupe que l'hebdomadaire irrévérencieux francophone TelQuel, le magazine a connu un rapide succès auprès des jeunes en raison de sa liberté de ton et parce qu'il s'efforce d'écrire en arabe dialectal marocain. Plusieurs journaux ont été lourdement condamnés en 2006 pour diffamation à des amendes et peines de prison avec sursis, à la suite de plaintes pour offense à des chefs d'Etat étrangers ou à la royauté.

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