France 2
 

Rédaction
30 janvier 2007

"Les camarades", saga romanesque en trois épisodes sur France 2, diffusée à partir de ce soir à 20h55, plonge dans l'histoire du communisme de l'après-guerre à mai 1968 en brossant le portrait d'une génération de militants à travers les aventures d'une bande d'amis. Trois filles et trois garçons d'une vingtaine d'années, tous communistes et membres pendant la guerre du réseau de résistance "Wagram", se retrouvent à Paris en 1944, l'année où se met en place le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Le Parti Communiste français, "parti des fusillés", est alors le premier parti de France. Au sein du gouvernement, il pèse sur les grandes réformes qui voient le jour, comme le droit de vote des femmes ou la Sécurité sociale. Ces évènements nourrissent, au jour le jour, la vie des six "Camarades". Carrières, mariages, divorces, naissances: tout est intimement lié aux évolutions du Parti, à la manière de "Nous nous sommes tant aimés" d'Ettore Scola, dont ce téléfilm s'inspire. Chacun des six personnages incarne une facette différente du militant: Georges (Jean-Michel Portal), le permanent du parti, François (Malik Zidi), l'ambitieux dégourdi, et Pierre (Olivier Sitruk), simple ouvrier fidèle au parti. Côté femmes, il y a Marion, ex-déportée sortie du camp de Ravensbrück, qui tente de reprendre goût à la vie, l'Italienne Anna (Vanessa Gravina), réfugiée de l'Italie fasciste, et la fougueuse Julie (Valérie Donzelli), précurseur des mouvements féministes en butte aux rigidités du parti. Des images d'archives parfois méconnues viennent ponctuer le film, comme le discours de Jeannette Vermeersch, la compagne de Maurice Thorez, qui prône l'émancipation de la femme alors que le Parti s'oppose à l'avortement. Le réalisateur, François Luciani, a voulu donner un visage humain au communisme de l'après-guerre, "trop souvent diabolisé, alors que l'action des communistes a été fondamentale dans les grandes réformes de la société". Il a voulu dépeindre cette génération de la gauche communiste "à la psychologie particulière, avec une imbrication étroite entre le politique et l'affectif. Pour eux, le parti, c'est comme la famille", explique-t-il. Avec la scénariste Virginie Brac, ils ont choisi d'aborder ces thèmes avec une certaine légèreté. "Parce que les communistes sont aussi des gens drôles", dit-il. L'engagement des "Camarades" n'est pas toujours convaincant, le communisme semblant, parfois, servir davantage de décor qu'habiter les personnages. Mais l'interprétation des comédiens les rend touchants et on se prend finalement à leur histoire, à mesure que le scénario se pimente. Le deuxième épisode démarrera avec les procès staliniens. Mai 68 marquera la fin de cette saga.

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