TF1
 

Rédaction
29 janvier 2007

"L'affaire Ranucci: le combat d'une mère" retrace l'un des faits divers les plus célèbres des trente dernières années à travers le regard de la mère de Christian Ranucci. C'est aussi et surtout un vigoureux plaidoyer contre la peine de mort. Le film, diffusé ce soir à 20h55 sur TF1, réalisé par Denys Granier-Deferre, se garde de prendre parti dans cette affaire qui suscite la polémique depuis trente ans, plusieurs personnalités, dont l'écrivain Gilles Perrault, estimant que la condamnation de Ranucci relève de l'erreur judiciaire. Cette fiction de TF1 se prononce en revanche clairement contre la peine de mort, dont l'abolition va être inscrite dans la Constitution française. "Ce n'est pas un plaidoyer dans un sens ou un autre" sur la culpabilité ou l'innocence de Ranucci, "mais c'est un plaidoyer contre la peine de mort", explique Alain Godard, le scénariste. Christian Ranucci, 22 ans, a été guillotiné le 28 juillet 1976, reconnu coupable du meurtre, deux ans plus tôt, de la petite Marie-Dolorès Rambla. "Le combat d'une mère" est fidèle au déroulement des faits. Il montre, sans s'appesantir, les zones d'ombres de l'enquête, les incohérences et une instruction menée à charge. Il dépeint un Christian Ranucci qui se pose en justicier pendant son procès, hargneux et agressif, se mettant la Cour et les jurés à dos. Il souligne enfin l'influence qu'a eu sur le verdict le meurtre d'un autre enfant, par Patrick Henry, quelques mois auparavant. "Cette affaire est symbolique" dans le combat contre la peine de mort, rapelle Jean Nainchrik, le producteur. Valéry Giscard d'Estaing, alors président de la République, avait refusé la grâce de Ranucci. Robert Badinter, dans sa plaidoierie pour défendre Patrick Henry, a ainsi pu convaincre les jurés que c'était à eux de prendre leurs responsabilités, sans compter sur une éventuelle grâce. Lorsque l'avocat, devenu Garde des Sceaux, propose à l'Assemblée nationale de voter l'abolition de la peine de mort le 17 septembre 1981, il parlera de Ranucci. Comme d'autres fictions télévisées évoquant des affaires judiciaires récentes ("L'affaire Villemin", sur France 3), "Le combat d'une mère" a suscité de vives réactions de la part de protagonistes toujours vivants. Les parents Rambla avaient déposé un référé mais la justice a autorisé la diffusion du film. Catherine Frot incarne avec sobriété Héloïse Ranucci, qui s'est battue sans relâche aux côtés de son fils. L'actrice sait rendre palpable la détresse de cette femme, qui sent le sol se dérober sous ses pieds, sans tomber dans le pathos. "Je me suis dit +surtout pas de pleurs, pas de dramatisation+", raconte la comédienne. Elle n'a pas rencontré la mère de Christian Ranucci, très âgée et malade. "Au début ça m'a un peu embrouillée, puis je me la suis appropriée". "Je me souviens de l'affaire Ranucci. J'étais déjà contre la peine de mort. Violemment", ajoute-t-elle d'une voix posée.

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