Politique
 

Rédaction
28 janvier 2007

Des représentants politiques, réunis au Festival international de programmes audiovisuels (FIPA) à Biarritz, ont souligné que la redevance en France ne rapportait pas assez au regard des objectifs assignés à la télévision publique. On a en France "un sous-investissement du service public, basé sur un système peu dynamique et vieillissant", a déclaré Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDF de Seine Maritime, lors d'un débat auquel participaient des représentants de l'UDF, du PS et du PC. Les représentants de l'UMP et des Verts, conviés, ont eu des empêchements de dernière minute. Pour augmenter le montant perçu de la redevance, Ghislain Achard (PS), membre du comité stratégique pour le numérique et ancien directeur général de France Télévisions, a estimé que "la totalité des foyers devaient payer la redevance". "Il ne s'agit pas bien entendu de revenir sur les exonérations sociales" dont bénéficient les foyers les moins privilégiés, "mais on ne peut pas lier le paiement de la redevance uniquement à la possession d'un poste de télévision", a-t-il ajouté. "Il faut que les supports, quels qu'ils soient, soient soumis" au paiement de cette taxe, a renchéri Mme Morin-Desailly, rappelant que les jeunes regardaient de plus en plus la télévision sur internet. Francis Parny (PC), vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France, a souhaité pour sa part une redevance proportionnelle aux revenus. Marie-George Buffet, candidate PC à la présidentielle, souhaite également la suppression de la publicité sur les chaînes publiques, a-t-il rappelé. "Il faut complètement casser le lien avec l'audimat (...), alors nous pourrons avoir des oeuvres de création à des heures de grande écoute", a-t-il déclaré. Le manque à gagner serait compensé par la hausse des recettes de la redevance, dont le montant varierait en fonction des revenus. L'Union syndicale de production audiovisuelle (USPA) souligne que la redevance en France est de 116 euros par an, soit moins de 10 euros par mois, alors qu'elle s'élève à plus de 200 euros par an en Angleterre et en Allemagne. "Nous voudrions qu'elle passe à 15 euros par mois en 2008 et à 20 dans cinq ans", a indiqué à l'AFP sa présidente, Simone Halberstadt Harari. En contrepartie, les chaînes publiques autoriseraient le visionnage gratuit des programmes diffusés, pendant huit jours, via la vidéo à la demande (VOD). Cette hausse de la taxe permettrait de "soutenir et renforcer le service public, doubler le volume des fictions produites en France et créer des milliers d'emplois", a-t-elle expliqué. Les politiques ont tous reconnu que la hausse de cet impôt serait délicate à présenter aux contribuables. "Il nous faut une meilleure pédagogie et valoriser la redevance", en démontrant qu'elle peut être synonyme de "loisir mais aussi de diversité et de culture", selon la représentante de l'UMP. Pour celui du PS, "l'Etat actionnaire n'a pas suffisamment dit ce qu'il attend de la télévision publique et quel doit être son rôle en terme de lien social et de diffusion culturelle".

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.