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Rédaction
26 février 2007 à 01h00

Les Oscars 2007 ont enfin souri à Martin Scorsese, avec le trophée du meilleur film aux "Infiltrés" et la statuette du meilleur réalisateur, alors que les acteurs Helen Mirren et Forest Whitaker ont été comme prévu couronnés reine et roi de Hollywood. L'Oscar de Scorsese, le premier à 64 ans, met fin pour lui à une série noire de cinq nominations sans victoire depuis 1981. "Les infiltrés", sanglant thriller sur la pègre de Boston, a en outre remporté l'Oscar de la meilleure adaptation et du meilleur montage, se plaçant en tête du palmarès de la 79e cérémonie hollywoodienne avec quatre trophées. Côté acteurs, l'Académie des arts et des sciences du cinéma a comme attendu distingué l'Américain Forest Whitaker pour son portrait du dictateur ougandais Idi Amin Dada dans "Le dernier roi d'Ecosse" et la Britannique Helen Mirren, Elizabeth II dans "The Queen" de Stephen Frears. La débutante Jennifer Hudson, 25 ans, est elle aussi repartie du théâtre Kodak avec la statuette du second rôle féminin qui lui était promise pour la flamboyante comédie musicale "Dreamgirls", nommée huit fois mais qui n'aura finalement remporté qu'un autre Oscar, celui du mixage. Le prix du meilleur acteur dans un second rôle a échu au vétéran Alan Arkin, 72 ans, couronnant une longue carrière relancée avec la comédie déjantée "Little Miss Sunshine" où il joue le grand-père acariâtre et obsédé sexuel. Ce film indépendant s'est également vu attribuer l'Oscar du meilleur scénario original. L'ancien vice-président démocrate Al Gore a reçu l'onction de Hollywood pour le film sur le réchauffement climatique "Une vérité qui dérange" dans lequel il apparaît: Oscars du meilleur documentaire et de la meilleure chanson originale. "Nous devons résoudre la crise climatique. Ce n'est pas un problème politique, c'est un problème moral" a lancé M. Gore, salué debout par l'assistance. Auparavant, celui qui avait été le concurrent malheureux de George W. Bush à la Maison Blanche en 2000 avait fait rire la salle en entamant une fausse déclaration de candidature à la présidence, interrompue par la musique qui signale aux gagnants des Oscars qu'il est temps d'abréger leur discours. A l'heure des comptes, l'oeuvre fantastique du Mexicain Guillermo del Toro "Le labyrinthe de Pan", se place deuxième du palmarès avec trois prix: direction artistique, maquillage et photographie. Pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, les électeurs de l'Académie lui ont en revanche préféré "La vie des autres", un drame sur fond d'espionnage de la Stasi dans les dernières années de la RDA signé du jeune allemand Florian Henckel von Donnersmarck. Le drame international "Babel", qui était sélectionné sept fois, a fait les frais de la "Scorsesemania" en n'obtenant qu'un Oscar, celui de la meilleure musique originale, remis à l'Argentin Gustavo Santaolalla, déjà vainqueur en 2006 pour celle de "Brokeback Mountain". Le film de guerre de Clint Eastwood, "Lettres d'Iwo Jima", s'est quant à lui contenté du meilleur montage sonore, tandis que le long métrage "Happy Feet", l'histoire délirante d'un manchot danseur de claquettes, a gagné l'Oscar du meilleur film d'animation. La cérémonie s'est aussi aventurée dans le conflit israélo-palestinien en récompensant le court-métrage "West Bank Story", une comédie musicale sur l'amour entre un soldat israélien et une vendeuse palestinienne de kebabs. Le compositeur italien Ennio Morricone, récompensé pour l'ensemble de sa carrière a livré un discours de remerciements en italien, traduit en anglais par Eastwood. Les deux hommes figurent ensemble aux génériques des "western-spaghetti" de Sergio Leone, tournés il y a plus de 40 ans.

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