Europe
 

Rédaction
28 février 2007  
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Les députés européens se sont montrés divisés à Bruxelles sur la nécessité ou non de réglementer les prix de détail du "roaming", facturés aux usagers lorsqu'ils téléphonent depuis l'étranger avec leur portable. Depuis le mois de juillet, Parlement européen et Etats membres planchent sur un ambitieux projet de règlement de la Commission européenne qui prévoit de diviser par deux les tarifs du "roaming", actuellement exorbitants. Outre un plafonnement des prix de gros, la Commission préconise un plafonnement des prix de détail, afin d'assurer que les opérateurs répercutent les baisses de coûts au consommateur, une idée vigoureusement rejetée par les opérateurs. Mardi, en commission parlementaire, plusieurs députés ont défendu l'industrie et appelé à "moins de précipitation". Certes, "ils ont beaucoup gagné d'argent, mais ils ont aussi fait beaucoup de concessions", a ainsi remarqué le député allemand Alexander Alvaro (libéral-démocrate). Werner Langen (Allemagne, chrétien-démocrate) a estimé pour sa part qu'une réglementation du détail était superflue, les prix ayant déjà beaucoup baissé les trois dernières années. Une réglementation des prix de détail "a toujours eu un impact négatif sur le consommateur à terme", a averti son compatriote Gunnar Hökmark, également chrétien-démocrate. Plusieurs de leurs collègues ont défendu la thèse inverse, appelant à adopter le règlement au plus vite, si possible avant juin. Ainsi, le député espagnol David Hammerstein (Verts), pour qui "il est clair que l'auto-régulation a échoué". "Plus d'Europe ne peut pas être synonyme de coûts plus chers dans la téléphonie" pour les citoyens, a-t-il lancé, jugeant "indécents" les profits engrangés par les opérateurs sur le dos des consommateurs. "Chaque fois qu'il traverse une frontière, le consommateur devrait recevoir un SMS lui indiquant le tarif pour ce pays", a-t-il réclamé. "On leur a donné une chance, ils ne l'ont pas saisie et les prix n'ont pas baissé. A présent, nous avons besoin d'un plafond aussi pour les prix de détail", a renchéri la travailliste britannique Eluned Morgan. Concluant cette discussion, le directeur général en charge des télécoms à la Commission européenne, Fabio Colasanti, a rappelé aux parlementaires que s'il avait décidé de proposer une réglementation du détail, ce qui est une solution "exceptionnelle", c'est qu'il avait "des preuves qu'il existe un problème non pas au niveau du gros, mais bien au niveau du détail". "Cette proposition ne fait sens que si elle inclut une réglementation des prix de détail", a averti le responsable de la Commission, la réglementation des prix de gros n'étant que le moyen de parvenir ensuite à calculer un plafond pour les prix de détail. Les eurodéputés ont jusqu'au 9 mars pour déposer des amendements sur ce projet de loi. L'Allemagne, qui préside actuellement l'UE, souhaite voir ce projet adopté avant la fin juin, afin que les vacanciers puissent en voir le résultat sur leurs factures dès l'été prochain.

1 commentaire

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langeletch - Il y a 17 ans
Les 3 opérateurs français SFR, Orange et Bouygues ont été lourdement condamnés par l'Europe pour entente illicite et faussement de la concurrence. Il est curieux que les médias n'aient pas plus répercutés cette condamnation dans le public....qui paiera les amendes considérables d'une manière ou d'une autre. Les tarifs pratiqués par les opérateurs français frisent l'escroquerie. Comment expliquer qu'il n'y ait que 3 opérateurs réels en France alors que dans des tout petits payscomme la Belgique, il y en a déjà 3 ?
Comment croire qu'il puisse y avoir vraie concurrence alors qu'il devrait y avoir 7 ou 8 opérateurs en fonction de la taille du marché.
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