Rédaction
22 mars 2007

Le rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme, Doudou Diene, a épinglé l'animateur de télévision publique Pascal Sevran et le président ex-socialiste de la région Languedoc-Roussillon Georges Frêche dans son rapport. Le rapporteur, saisi par l'Association de la presse panafricaine (Appa) après les propos de l'animateur Pascal Sevran sur la sexualité des Noirs en décembre dernier, doit présenter son rapport devant le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu à Genève, le 27 mars, a-t-on précisé à l'Appa. Dans ce texte, M. Diene dénonce "l'émergence d'un racisme des élites" qui "s'est particulièrement illustré récemment en France par une tendance à la lecture ethnique de faits et événements sociaux, économiques et politiques". Il cite en exemple M. Frêche, qui avait regretté que l'équipe de France de football compte "neuf blacks sur onze" joueurs alors que, selon lui, "la normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre". Le rapport fustige "l'impunité politique" suite à ces propos, car M. Frêche, exclu du PS, "est toujours président du Conseil régional du Languedoc Roussillon". La même "impunité" a selon lui été de mise avec Pascal Sevran qui "continue son travail d'animateur à la chaîne publique de télévision" après avoir tenu des propos sur la sexualité des noirs. Ces propos ont, selon M. Diene, "franchi la ligne rouge" par leur "crudité et leur eugénisme". M. Sevran, animateur vedette de France 2, avait accordé une interview début décembre au quotidien Var Matin, qui reprenait un passage de son dernier livre. "L'Afrique crève de tous les enfants qui y naissent sans que leurs parents aient les moyens de les nourrir. Je ne suis pas le seul à le dire. Il faudrait stériliser la moitié de la planète!", avait notamment déclaré l'animateur. M. Sevran, qui a reçu un "sévère avertissement" de France 2, a voulu faire amende honorable en acceptant le principe de se rendre en Afrique pour réaliser un reportage. Pour le rapporteur de l'Onu, ces deux évènements montrent une "tendance lourde à la banalisation et à la légitimation intellectuelle du racisme dans la recrudescence du racisme et de la xénophobie".

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