Europe
 

Rédaction
5 avril 2007

A l'issue d'une longue enquête, la Commission européenne a autorisé l'accord conclu l'an dernier entre l'équipementier français en télécoms Alcatel et son compatriote, le groupe d'électronique de défense Thales, dans le secteur des satellites. "Cette opération créé une structure verticale complexe dans un secteur portant sur des produits hautement techniques, mais la Commission a mené une enquête approfondie et a pu s'assurer que la forte concurrence existant sur les marchés des satellites et sous-systèmes de télécommunication n'en subira pas d'effet défavorable", a jugé mercredi la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes. L'accord conclu le 5 avril 2006 prévoit le rachat par Thales des 67% d'Alcatel-Lucent dans Alcatel Alenia Space (AAS) et de ses 33% dans Telespazio. Actuellement, AAS, leader européen des satellites civils et militaires, et Telespazio, leader mondial des services de navigation et de localisation par satellite, sont co-détenus par Alcatel et Finmecannica. L'accord prévoit qu'en échange Alcatel monte à 21,6% dans Thales, contre 9,5% actuellement. Etant donné que Thales occupe une position dominante dans le secteur des tubes à ondes progressives (TOP), un composant important des satellites de télécommunication, et qu'AAS est un fabricant de premier plan de satellites, la Commission avait décidé en novembre d'ouvrir une enquête approfondie. Elle craignait que si Thales rachetait AAS, la nouvelle entité "ne restreigne l'accès aux TOP pour les concurrents en aval opérant dans le domaine des satellites et sous-systèmes satellites". Il n'existe en effet que deux fournisseurs mondiaux de TOP, à savoir Thales, via sa filiale TED, et L3-ETI, une entreprise américaine. Mais l'enquête a finalement fait apparaître que "la nouvelle entité n'aurait ni la capacité et ni l'incitation nécessaires pour fermer l'accès du marché satellitaire", a conclu l'exécutif européen.

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