Arte
 

Rédaction
1 juin 2007

Depuis deux ans, la vague du poker déferle en France, séduisant des centaines de milliers d'amateurs. En suivant quelques professionnels lors du plus grand tournoi mondial à Las Vegas, le documentaire "That's poker..." diffusé ce soir sur ARTE à 22h05, délaisse les clichés qui collent à ce jeu et dépeint la souffrance des meilleurs joueurs. Le réalisateur Hervé Martin Delpierre a planté ses caméras pendant deux mois à Las Vegas, à l'été 2006, pour suivre les World Series, le plus grand rendez-vous mondial de poker où 3.000 joueurs vont s'affronter lors d'une quarantaine de tournois. Il suit quatre participants : Fabrice Soulier (37 ans), meilleur Français classé parti vivre à Las Vegas pour se consacrer totalement au poker, Isabelle Mercier (30 ans), championne canadienne surnommée No Mercy (sans pitié), Luca Pagano (27 ans), un Italien champion du poker sur internet, et Joe Hachem (40 ans), un Australien qui a remporté le tournoi le plus prestigieux en 2005. Ces forçats des tables de jeux s'enferment douze heures par jour, pendant des semaines, dans l'espoir de remporter "un bracelet" (remis au gagnant d'un tournoi) et ... des centaines de milliers, voire des millions de dollars. Mais loin du mythe véhiculé par le cinéma ou des émissions de télévision, le poker des World Series filmé par Hervé Martin Delpierre creuse les visages, vide les regards et provoque souffrance et angoisse. Les moments d'euphorie sont rares et éphémères. "Ce que je voulais montrer, c'est que le poker est loin du rêve. Dans 99,9% des cas, c'est une défaite pour le joueur, la victoire est exceptionnelle", explique le réalisateur à l'AFP. Ces sept semaines, "très violentes", sont un concentré des hauts et des bas de la vie d'un joueur professionnel, ajoute-t-il. Le film alterne les plans dans les vastes salles des casinos et dans Las Vegas. Là aussi, les images montrent une ville presque fantomatique, qui répond aux visages de plus en plus hagards des joueurs. Le réalisateur filme les lumières des enseignes des hôtels, les phares des voitures mais les rues sont vides d'êtres humains. Les scènes de jour sont éclairées d'une lumière rasante, à l'aube ou au crépuscule. "That's poker..." évite le cliché mais préserve une part du mystère : les confidences et les doutes délivrés en voix off par les joueurs n'expliquent jamais la passion qu'ils nourrissent pour ce jeu.

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