GSM
 

Rédaction
30 juillet 2007

Mardi à midi, l'appel à candidatures pour la quatrième licence mobile 3G arrivera à échéance, mais si la perspective de devenir le nouvel opérateur mobile français peut susciter quelques vocations, le prix astronomique de la licence a de quoi réfréner les ardeurs. Arbitre dans ce dossier, l'Autorité de régulation du secteur (Arcep) publiera le résultat des courses en fin d'après-midi : l'existence ou non de candidats, leur nombre et leur identité. Au fil des mois, après le désintérêt manifesté par Neuf Cegetel, Vincent Bolloré et l'opérateur Altitude Telecom, un temps pressentis, un seul nom se murmure encore dans l'industrie : celui du fournisseur d'accès internet Free. Le câblo-opérateur Numéricâble (ex Noos-Numéricâble), encore présenté comme intéressé jusque récemment, deviendrait finalement opérateur mobile virtuel (MVNO) chez Bouygues Telecom. S'il n'a pas clairement confirmé qu'il allait postuler à cette licence, Free a fait savoir que le principal obstacle était pour lui le prix à payer, 619 millions d'euros, exactement le même que celui facturé aux détenteurs des trois premières licences, Orange, SFR et Bouygues Telecom. "II se peut que nous soumettions quand même une offre avec des conditions très strictes", indiquait début juillet Olivier Rosenfeld, directeur financier de Free, précisant que la décision n'avait pas encore été prise. Free plaide pour un allègement du prix ou un étalement du paiement. Pourtant, le prix de la licence est marginal à côté des milliards d'euros que devra dépenser le nouvel entrant pour déployer son réseau. Encore faudrait-il qu'il puisse le faire. Comme le note un acteur du secteur, la France compte déjà des dizaines de milliers d'antennes relais de téléphonie mobile et de plus en plus de collectivités et de riverains refusent leur implantation, craignant un impact sur leur santé. L'appel à candidatures prévoit que le nouveau venu pourra emprunter le réseau des trois autres pendant six ans, à partir du moment où il aura couvert 20% de la population avec son propre réseau. Si un ou plusieurs candidats se manifestent, l'Arcep étudiera leur dossier pour déterminer s'il est "recevable", ce qui pourrait prendre plusieurs semaines. S'il n'y en a aucun, le gouvernement pourrait être tenté de revoir le prix de la licence à la baisse, même s'il en a jusqu'à présent exclu l'idée. De quoi susciter la grogne des trois opérateurs existants, qui pourraient réclamer le remboursement de la différence. Ou il pourrait simplement abandonner l'idée d'un quatrième opérateur mobile en France. Cette fois, ce sont les associations de consommateurs qui protesteraient. "Nous sommes partisans d'une quatrième licence", a rappelé Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir, qui dénonce régulièrement le manque de concurrence et argue que de nombreux pays comparables comptent quatre opérateurs. L'UFC presse le gouvernement d'accorder des conditions "accessibles" au nouvel entrant. Si le quatrième opérateur ne voit pas le jour, les trois autres se frotteront les mains : ils avaient mis en garde sur les risques que ferait peser ce nouveau concurrent sur leur activité, et donc sur l'emploi. Ils en profiteraient aussi pour déployer pleinement leurs services de téléphonie 3G (accès internet à haut débit depuis le mobile) dans les bandes de fréquences de 900 Mégahertz, celles-ci n'étant plus nécessaires pour un nouvel entrant. Ces fréquences sont moins chères à utiliser et ont une meilleure portée que les fréquences hautes, notamment en intérieur.

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