Rédaction
20 septembre 2007

La famille de Mehdi Ben Barka a regretté jeudi de ne pas avoir été consultée par les producteurs du film tourné pour France 2 sur le chef de file de l'opposition marocaine enlevé à Paris en 1965, s'interrogeant sur une éventuelle "manipulation". Selon son fils Bachir Ben Barka, enseignant à Belfort, la famille a "appris le projet uniquement pas voie de presse et la production a refusé de nous donner le moindre élément d'information sur le scénario". Le film en deux parties, présenté récemment en avant-première au festival de la fiction TV, retrace les dernières semaines de la vie de Mehdi Ben Barka et son enlèvement à Paris le 29 octobre 1965, qui marqua le début d'un des plus grands scandales de la Ve République. Bachir Ben Barka regrette "le choix des auteurs d'accréditer la version du corps de Mehdi Ben Barka dissous dans une cuve d'acide". "La seule personne ayant fait état de cette hypothèse est un ancien agent des services secrets marocains dont les déclarations sont sujettes à caution et qui n'est jamais venu témoigner devant le juge d'instruction en France", a-t-il expliqué à l'AFP. Il s'est interrogé "sur la part de manipulation qu'il y a derrière toute cette opération", alors que l'affaire Ben Barka est toujours en instruction. Pour la productrice du film, Joëy Faré "tout cela relève du plus pur malentendu. Les auteurs de ce film ont consulté beaucoup d'ouvrages, croisé beaucoup de sources, dont un ancien membre des services secrets marocains". "Nous ne nous substituons pas à la justice, nous n'avons pas comme ambition de l'entraver et s'il y a une enquête en cours, j'espère même que le film pourra la faire rebondir", a ajouté Mme Faré, soulignant que dans le générique on rappelle que l'affaire n'a jamais été élucidée. Pour la famille Ben Barka, "il semble inconcevable que les auteurs du film se soient appuyés sur des éléments aussi contestables pour présenter au public une affaire d'une telle dimension politique et humaine". "Pour tous les autres projets, les auteurs ont pris contact avec nous. Nous n'avons jamais influé sur un projet, nous avons juste apporté des éléments pour éviter d'aller dans la mauvaise voie", a expliqué Bachir Ben Barka.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.