TNT
 

Rédaction
7 novembre 2001

Le PDG du groupe TF1 Patrick Le Lay a accusé hier le gouvernement d'adopter une "approche marxiste" de la télévision numérique terrestre. "C'est une reprise en main d'un système, qui était en train de se libérer, par des autorités gouvernementales ou administratives", s'est-il indigné, s'exprimant à Paris lors d'un débat organisé par l'Electronic Business Group (EBG), instance qui réunit les principaux industriels de l'internet en France. "Le numérique hertzien à la française n'est pas une bonne approche, c'est une forme d'approche marxiste de la télévision", a enchaîné le PDG de TF1. M. Le Lay a expliqué que dans ce projet, contrairement à la télévision par câble ou satellite, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et non le téléspectateurs choisirait les chaînes qui seront diffusées. "C'est une organisation administrative, le CSA en l'occurrence --mais ce n'est pas une critique du CSA--, qui va décider quelles sont les chaînes qui seront éligibles", a-t-il fait valoir. A ce système, M. Le Lay a opposé son "rêve", une "dream TV" qui permettrait à TF1 de distribuer ses images "non plus dans des systèmes contrôlés par l'administration mais dans la liberté la plus totale totale". Internet serait, selon lui, le vecteur de cette "vision du futur". Interrogé sur le débat autour d'une fusion des bouquets satellitaires français TPS (dont TF1 est actionnaire) et CanalSatellite (Groupe Canal+), Patrick Le Lay s'est tenu à une prudente réserve. "Est-ce que c'est mieux de fusionner ou de ne pas fusionner, je ne peux pas m'exprimer sur le sujet", a-t-il répondu, ajoutant que la décision, "bonne ou mauvaise" serait prise "dans le secret des actionnaires". Répondant implicitement à Pierre Lescure, président du directoire du groupe Canal+ (Vivendi Universal), qui avait affirmé que TPS ne serait "jamais bénéficiaire", M. Le Lay a assuré que ce n'était "pas juste". "Je pense que d'ici deux à trois ans, elle atteindra le point mort, quant à gagner des milliards, c'est autre chose", a-t-il dit.

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