France 3
 

Rédaction
7 novembre 2007

Pour avoir diffamé le prince Turki al-Faisal, actuel ambassadeur d'Arabie saoudite aux Etats-Unis, dans un reportage diffusé sur France 3,le président de France Télévision Patrick de Carolis et une journaliste de France 3, ont été condamnés à Paris. La 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a condamné Patrick de Carolis et Vanina Kanban à payer chacun 1.000 euros d'amende, à verser un euro de dommages et intérêts à Turki al-Faisal et à diffuser sur France 3, sous 15 jours, un communiqué faisant état du jugement. Ils devront également verser solidairement 7.500 euros au prince saoudien au titre des frais de justice. Intitulé "11 septembre 2001 : le dossier d'accusation", le reportage incriminé avait été diffusé sur France 3 le 8 septembre 2006. Il était consacré à la plainte que des familles des victimes des attentats avaient déposé auprès du tribunal fédéral de Washington contre diverses personnes -dont Turki al-Faisal alors responsable des services secrets saoudiens- qu'elles accusent d'avoir financé ou soutenu le mouvement terroriste Al-Qaïda. Dans une décision rendue vendredi, la 17e chambre a constaté que la journaliste avait "imputé au prince d'avoir soutenu matériellement et financièrement Al-Qaïda, à une date à laquelle les intentions (...) terroristes de cette organisation n'étaient plus douteuses, de sorte que sa responsabilité personnelle se trouverait engagée dans les attentats". Le reportage présentait le prince Turki al-Faisal comme un des "300 accusés" sur le compte duquel les avocats américains des familles des victimes du 11 septembre avaient "réuni suffisamment de preuves". "Le caractère sérieux du reportage n'est pas douteux", a reconnu le tribunal. Mais "il reste que ni l'importance du sujet traité -le terrorisme- ni la position élevée de la partie civile (...), ni encore la volonté de dénoncer d'éventuelles considérations diplomatiques susceptibles de contrarier l'idée de justice ne pouvaient dispenser la journaliste du devoir élémentaire de prudence et d'objectivité" lorsque des accusations n'ont "pas encore été examinées par un tribunal. "Loin d'avoir fait état des décisions de la justice américaine, toutes favorables à Turki al-Faisal, la réalisatrice a nettement pris le parti de l'accusation", a déploré la 17e chambre.

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