France 2
 

Rédaction
3 janvier 2008

Avec "Versailles, le rêve d'un roi", France 2 retrace, ce soir à 20h50, de manière didactique et dramatique les 30 années de la construction du château par Louis XIV, en choisissant l'angle politique de cette aventure que le public pourra découvrir ou redécouvrir en famille. Ce docu-fiction, co-produit par France 2 et l'établissement de Versailles, "illustre le virage culturel initié par France Télévisions il y a deux ans", a fait valoir le président du groupe public, Patrick de Carolis, lors de la projection du film dans la galerie des Batailles du château. Il sera diffusé dans une quinzaine de pays, dont la Chine, le Japon et la Grande-Bretagne où il a été acheté par la BBC, pionnière du docu-fiction, un genre qui mêle fiction dramatique et aspect documentaire. Tourné en grande partie dans les décors authentiques du château, avec des images de synthèse pour donner à voir les grandes étapes des travaux, le film raconte avec une grande rigueur l'édification de ce qui allait devenir l'un des plus somptueux palais d'Europe. Louis XIV est un enfant lorsque qu'éclate la Fronde, rébellion de la haute noblesse (1648-1653). Quelques années plus tard, le monarque absolu choisira de construire son palais loin de Paris afin de contrôler la noblesse et d'éviter une nouvelle révolte. Le film s'attache ainsi à montrer comment le "Roi soleil" a conçu Versailles comme un instrument de son pouvoir. Et si le titanesque chantier fut un projet ruineux, "il est faux de dire que c'était le caprice d'un roi: Versailles était au contraire le fruit d'une volonté politique phénoménale au service du pouvoir absolu", explique le co-scénariste Jacques Dubuisson. Louis XIV y est dépeint comme un artiste qui "a su s'entourer des plus grands talents de son époque", ajoute-t-il. Versailles était au départ une résidence de chasse de Louis XIII, entourée de forêts et de marais putrides. Le souverain choisit ce lieu loin du Louvre parisien pour en faire le centre politique de la France. Il confie les aménagements à Louis Le Vau, les jardins - son domaine de prédilection - à André Le Nôtre et la décoration au peintre Charles Le Brun. Les travaux dureront plus de trente ans. Plus de 30.000 ouvriers ont travaillé sur le chantier, ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur autorisation exceptionnelle de l'Eglise. Le film rappelle que beaucoup sont morts sur les échafaudages. L'édification est découpée en trois périodes, auxquelles correspondent les trois amours du roi: la construction avec Mademoiselle de La Vallière, l'accomplissement avec Madame de Montespan, le déclin avec Madame de Maintenon. "Nous avons voulu rendre à Louis XIV ce qu'il a été en réunissant l'homme et le lieu", résume le réalisateur, Thierry Binisti, qui avait signé la série télévisée "La bicyclette bleue" en 2000. Pour "Versailles", dont la réalisation s'est étalée sur quatre ans, il a choisi un casting de comédiens de théâtre peu connus du grand public. Le comédien Samuel Thies réussit le tour de force d'incarner de manière convaincante Louis XIV à travers les âges.

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