Politique
 

Rédaction
16 janvier 2008
Le Premier ministre François Fillon, interrogé en marge de ses voeux à la presse sur une éventuelle vente de télévisions publiques, a répondu par la négative, assurant qu'il fallait "garder la force de frappe du service public et donc sa dimension". Alors que le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, avait suggéré jeudi la possibilité de faire des "regroupements" et "quelques privatisations" dans le cadre de la réforme à venir de l'audiovisuel public, le chef de gouvernement a écarté l'hypothèse de ventes de chaînes. "Il faut que la télévision publique reste forte", a dit M. Fillon à des journalistes, à l'issue de son discours transformé en auto-conférence de presse. "Il faut garder la force de frappe du service public et donc garder sa dimension", a ajouté M. Fillon. Il avait auparavant évoqué une réflexion sur de futurs financements d'un audiovisuel public sans publicité, dont une taxe sur les télévisions privées, sur les opérateurs de télécommunications vu la multiplication des télévisions sur internet, le sponsoring et a annoncé un débat "en 2009 sur une réforme de la redevance". Comme on lui demandait si on passerait brusquement au sans publicité, il a répondu : "il faudra aller assez vite". Dimanche, le Premier ministre avait indiqué que le gouvernement comptait "arriver à un projet de loi courant 2008" sur la suppression de la publicité pour viser "l'objectif" d'application "au 1er janvier 2009".
François Fillon a accusé à l'Assemblée nationale le Parti socialiste de "double langage" et de "conservatisme" à
propos de son hostilité à la suppression de la publicité sur les chaînes de télévision publique. "Voilà une belle illustration du conservatisme du Parti socialiste et du double langage", a déclaré le Premier ministre en réponse à une question du député socialiste de l'Oise, Michel Françaix. "Depuis 1981, tous les programmes du Parti socialiste sans exception nous préconisaient la suppression de la publicité pour financer les chaînes de télévision publique, et bien vous aviez raison, parce qu'il n'est pas normal que le service public soit financé de la même manière que les chaînes
privées", a lancé M. Fillon. En fait, le projet socialiste pour 2007 ne prévoyait pas une telle mesure
mais préconisait "une taxation des recettes publicitaires des chaînes privées en faveur de l'audiovisuel public".
Selon M. Fillon, "nous voyons bien que l'usage du financement publicitaire a conduit progressivement à une standardisation des programmes de télévision", a-t-il estimé. "Les Français qui payent la redevance sont en droit de demander une
télévision différente sinon il n'y a pas de raison de payer une redevance pour regarder des programmes qui sont identiques à ceux des chaînes privées", a poursuivi le chef du gouvernement. "Vous devriez donc applaudir à la proposition que nous avons faite (...) Nous allons travailler ensemble avec le Parlement à un nouveau cahier des charges, à un nouveau contrat de la télévision publique qui nous permettra enfin de défendre la culture, l'éducation, la formation, telles qu'elles
doivent être défendues par le service public". "Alors mobilisez-vous avec nous, aidez-nous à conduire cette aventure dont
vous avez rêvé si longtemps et que vous avez été incapable de mettre en oeuvre!", a-t-il conclu.
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