Le passage au numérique doit se faire de façon différenciée pour préserver le tissu français de salles de cinéma et notamment les petits établissements, a souligné la directrice générale du Centre national de la cinématographie (CNC), Véronique Cayla. "Il faut mettre en place plusieurs systèmes adaptés aux différentes catégories de salles, notamment aux petites et moyennes exploitations indépendantes et aux salles art et essai", aux moyens financiers plus limités, a déclaré Mme Cayla dans ses voeux à la profession. La transition de l'argentique au numérique "ne doit pas remettre en cause la diversité de notre parc de salles qui fonde sa qualité", a-t-elle ajouté, en estimant que 2008 pourrait être "une année fondatrice d'une nouvelle ère numérique". Véronique Cayla a par ailleurs appelé à une reflexion de la profession du cinéma pour remédier au "vide estival" de films français, dont la part de marché s'est maintenu à 44% sur les six premiers mois de 2007 avant de "tomber à moins de 15% pendant l'été". Au total, les films français ont obtenu une part de marché l'an dernier de 36,5%, "conforme à la moyenne des cinq dernières années", pour une année 2007 globalement "décevante" avec un nombre d'entrées estimé à 178 millions, en recul par rapport à l'année précédente, a relevé Mme Cayla. Le Fonds de soutien géré par le CNC, pour sa part, "renoue avec une croissance" de "plus de 4%", notamment grâce au produit de la taxe sur les nouveaux distributeurs de services de télévision (fournisseurs d'accès à internet, téléphonie mobile, etc) instituée par la loi sur la "télévision du futur" de mars 2007. Ces ressources permettront de soutenir davantage "le travail des auteurs et des réalisateurs en amont de la production", et "de dégager des moyens supplémentaires pour l'avance sur recettes" accordée par le CNC à certains films français au financement fragile, a indiqué Mme Cayla. Le budget géré par la commission de l'avance sur recettes au sein du CNC devrait passer de 22 à 24 millions d'euros, précise-t-on au CNC.