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Rédaction
27 janvier 2008 à 04h00

Deux ans après la diffusion d'"Engrenages" qui avait renouvelé le genre de la série policière à la télévision, Canal+ tourne la saison 2, en conservant les codes des huit premiers épisodes: réalisme du scénario, ambiguïté des personnages, une lumière saturée. La première saison, plébiscitée par le public, avait été achetée par la BBC, une première pour une série française depuis 20 ans. En 2005, "Engrenages" était le fruit d'une politique de création de séries réalistes initiée par la chaîne cryptée, qui a ensuite donné naissance à "Reporters", "Mafiosa" ou "La commune". Pour cette deuxième saison, dont la diffusion est prévue avant l'été, le téléspectateur retrouvera le capitaine de police Laure Berthaud (Caroline Proust) et ses deux acolytes, Gilou (Thierry Godard) et Fromentin (Fred Bianconi), le juge Roban (Philippe Duclos), le substitut du procureur Pierre Clément (Grégory Fitoussi) et l'avocate Joséphine Karlsson (Audrey Fleurot). Après une affaire de moeurs dans la saison 1 (le meurtre d'une jeune Roumaine), la colonne vertébrale de la saison 2 est un trafic de drogue. L'histoire démarre par une overdose dans un lycée pour plonger ensuite dans le grand banditisme, au coeur des cités. A cette intrigue feuilletonnante s'ajoutent des enquêtes bouclées en un épisode, qui ne se terminent pas nécessairement bien. "La difficulté est de faire une série qui met en scène des policiers, mais sans effet de manche et sans lasser le spectateur", explique l'un des trois réalisateurs, Gilles Bannier (qui avait déjà travaillé sur "Reporters"). Pour être le plus juste possible, la scénariste Virginie Brac a collaboré avec un ancien policier, Eric de Barahir. "On a choisi aussi de montrer le travail des policiers, juges et avocats que l'on ne montre pas d'habitude", ajoute Dominique Jubin, directrice adjointe de la fiction à Canal+. Les auteurs d'"Engrenages" ont veillé à éviter tout manichéisme dans le portrait des personnages, loin des héros récurrents de la télévision française, et à préserver des zones d'ombres. Pour Philippe Duclos, retrouver le juge Roban deux ans plus tard est "troublant". "Je ne suis jamais certain qu'un personnage existe. C'est très étrange, et agréable à la fois, de récupérer trois ans plus tard son costume et son bureau, comme si le juge avait une existence propre, extérieure à moi", déclare-t-il. Le budget de cette deuxième saison, produite par Son et Lumière et achetée elle aussi par la BBC, est de plus de 7 millions d'euros. La troisième saison est en écriture, avec 12 épisodes cette fois. Canal+ veut installer avec ses abonnés un rendez-vous de séries, comme le font les chaînes américaines.

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