Secret Story
 

Rédaction
13 février 2008

Un producteur de musique a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 2 ans et demi de prison ferme pour avoir manipulé et agressé sexuellement plusieurs aspirantes chanteuses, dont Tatiana, la finaliste du jeu de téléréalité de TF1 Secret Story. La 10e chambre a reconnu Jean-Michel Tengang-Bogogam coupable d'"abus de faiblesse", d'"agressions sexuelles" et de "menaces de mort" sur quatre de ses anciennes élèves et l'a condamné à 5 ans d'emprisonnement, dont 30 mois avec sursis, assortis d'une mise à l'épreuve de 3 ans avec obligation de se soigner. Le parquet n'avait requis que 2 ans ferme. Le tribunal ayant prononcé un mandat de dépôt, le prévenu, qui comparaissait libre, a été immédiatement incarcéré. Par ailleurs, le tribunal lui a "interdit d'exercer toute activité liée à un enseignement quel qu'il soit pendant cinq ans" et l'a condamné à payer des dommages et intérêts aux victimes, dont le préjudice devra être évalué par des experts psychiatres. Après avoir porté plainte, Tatiana ne s'est pas présentée à l'audience du 16 janvier. Son absence n'avait pas empêché le tribunal, ainsi que la procureure, d'évoquer sa situation, au même titre que celle des trois autres victimes présentes à l'audience. Sans nouvelle de sa part, le tribunal en a déduit mardi qu'elle s'était finalement désistée de son action. Créateur de la société Noise of Rose, M. Tengang-Bogogam, un quinquagénaire d'origine camerounaise, y attirait des jeunes filles afin, promettait-il, d'en faire "les meilleures chanteuses du monde". Il se disait l'inventeur d'un nouveau concept, le "jazz sexy". Le problème, avait dénoncé Me Sylvie Breton-Lardenois, avocate de deux victimes, c'est qu'il est passé "du chant aux photos, des photos habillées aux photos nues, puis aux vidéos et aux attouchements sexuels". Selon un rapport d'expertise versé à l'instruction, "les méthodes sectaires ont toutes été employées dans le cadre de cette école": coupure du milieu familial, thématique sexuelle pour former les élèves, menaces de mort, mise à disponibilité complète de leur vie à leur "gourou". L'avocat du prévenu, Me Jean-Marie Viala, avait plaidé que ces jeunes femmes avaient été victimes non pas de son client, mais "de la société française" qui ne donne plus qu'une ambition aux jeunes filles: "devenez une star, devenez Tatiana". Selon lui, ce message les avait préparées à "adhérer aux principes d'un homme qui leur promettait d'être star".

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