France Télévisions
 

Rédaction
17 juin 2008 à 01h00

Le journaliste Frédéric Ferney, dont l'émission sur France 5 "Le bateau-livre" ne devrait pas reprendre à la rentrée, a écrit une lettre au président Nicolas Sarkozy afin de l'interpeller sur l'avenir des émissions littéraires à la télévision publique, a-t-il indiqué à l'AFP. "Mon ambition: faire découvrir de nouveaux auteurs en leur donnant la parole. Notre combat, car c'en est un: ne pas céder à la facilité du divertissement pur et du people. (...) Donner l'envie de lire", a écrit Frédéric Ferney dans une lettre envoyée à Nicolas Sarkozy le 9 juin. "La télévision publique est-elle encore le lieu de ce combat ? Y-a-t-il encore une place pour la littérature à l'antenne ? Ou bien sommes-nous condamnés à ces émissions dites +culturelles+ où le livre n'est qu'un prétexte et un alibi ?", interroge Frédéric Ferney. Frédéric Ferney a indiqué lundi qu'il n'avait pas reçu de réponse à cette lettre. "Si j'ose vous écrire, c'est que l'enjeu de cette décision dépasse mon cas personnel", assure le présentateur. L'émission qu'il présente, "Le bateau-livre", diffusée le dimanche matin, ne devrait pas reprendre à la rentrée. "La culture qui, en France, forme un lien plus solide que la race ou la religion, est en crise. Le service public doit répondre à cette crise qui menace la démocratie", ajoute-t-il. Dans un entretien téléphonique avec l'AFP, M. Ferney a estimé qu'il y avait "un problème entre les discours qu'a tenus Nicolas Sarkozy sur les définitions du service public (...) et puis ce qui se passe actuellement: on fait venir Julien Courbet, Patrick Sabatier". "Si c'est comme ça qu'on pense pouvoir redonner un sens au service public, c'est tout de même terrifiant", a-t-il ajouté. "L'actuelle équipe dirigeante de France Télévisions ne croit pas aux livres", a assuré Frédéric Ferney. "Ma conviction, c'est que le service public fait fausse route et s'épuise en essayant d'imiter le modèle de la télévision commerciale. On perd sur les deux tableaux: on fait moins d'audience qu'eux et on perd le combat culturel", a-t-il estimé.

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