France 3
 

Rédaction
3 juillet 2008

France 3 a demandé mercredi la suppression d'une vidéo montrant Nicolas Sarkozy sur le plateau de la chaîne, avant son interview proprement dite lundi par des journalistes, à tous les sites internet qui l'ont diffusée, indique-t-on auprès de France 3. Confirmant des informations du site d'information Rue89, la chaîne précise qu'elle a adressé à plusieurs sites, dont Rue89 et Dailymotion, une lettre d'avocat demandant notamment aux destinataires "d'interrompre l'accès à cette vidéo" et d'indiquer à France 3 "les conditions dans lesquelles" ces différents sites se sont procurés la vidéo en question. Cette vidéo, qui était toujours accessible sur les sites Rue89 et Dailymotion mercredi en début de soirée, a été très largement visionnée. Elle montre Nicolas Sarkozy piqué au vif, hors antenne, parce qu'un technicien de France 3 semble ne pas lui rendre son salut avant l'interview. France 3 souligne qu'il s'agit d'images qui sont la "propriété de France 3", qui ne sont "pas des images publiques" et qui ont été "piratées de façon illégale". Selon l'avocat de France 3, le courrier adressé aux différents sites doit être considéré comme "une mise en demeure avec toutes les conséquences que la loi et les tribunaux y attachent". Sur son site, Rue89 s'estime ainsi menacé de procès et s'étonne qu'un media puisse menacer "un autre media de procès pour révéler ses sources". Selon Rue89, cette vidéo, vue "par plus d'un million d'internautes en 24 heures", "constitue un document dont de nombreux commentateurs ont souligné la pertinence pour comprendre un peu mieux les coulisses des rapports entre le président et les journalistes ainsi que l'ambiance autour du conflit de France Télévisions". "Bien évidemment, Rue89 ne révèlera jamais la source de ces images", ajoute Pierre Haski, cofondateur du site. De son côté, la Société des journalistes (SDJ) de France 3 a indiqué à l'AFP qu'elle était "choquée". "Ce qui nous choque, c'est qu'une entreprise comme la nôtre puisse remettre en cause, par la voie de ses avocats, la protection des sources, un principe que nous défendons et que nous tentons de faire respecter chaque jour", a déclaré la SDJ à l'AFP, dans un message similaire à celui délivré sur le site Rue89. Dès la publication de cette vidéo sur internet, la direction générale de France 3 avait indiqué qu'elle lançait "une enquête interne pour déterminer comment les images ont pu sortir de France Télévisions".

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