Europe
 

Rédaction
16 juillet 2008

Bruxelles a accusé mardi les opérateurs de téléphonies mobile de s'enrichir sur le dos des consommateurs et annoncé vouloir imposer pour l'été 2009 une baisse d'environ 50% en moyenne du prix des SMS expédiés de l'étranger, avec un plafond entre 11 et 15 centimes d'euro. "Les opérateurs n'ont pas entendu le message qui leur a été adressé il y a un an et ont refusé de réduire leurs tarifs. Il est temps de prendre des décisions", a tonné Vivianne Reding, la commissaire en charge de télécoms au cours d'une conférence de presse. Le message, directement adressés aux consommateurs, a été dénoncé comme "populiste" par les opérateurs. Chaque année, 2,5 milliards de SMS sont expédiés depuis l'étranger, pour un coût moyen de 0,29 euros par message. Or ce prix est "dix fois supérieur à celui qui est facturé pour les messages transmis sur le réseau national" et "génère 97% de bénéfices pour l'opérateur", a affirmé Mme Reding. "Les tarifs de l'itinérance n'ont déjà que trop vidé le portefeuille des clients de services mobiles, notamment des jeunes qui envoient des SMS lorsqu'ils se trouvent à l'étranger", s'est-elle insurgée. "C'est pourquoi je recommanderai aux autres commissaires que nous proposions un règlement sur l'itinérance dans le domaine des SMS en octobre", a-t-elle annoncé. L'objectif est de faire appliquer cette nouvelle réglementation pour l'été 2009, a-t-elle insisté. "Il y aura des plafonds, mais pas de prix imposés", a-t-elle précisé. "Nous commenceront entre 11 et 15 centimes d'euros par SMS, comme le recommande le groupe des régulateurs de l'UE, pour aller lentement mais sûrement vers le tarif de 4,2 centimes d'euro préconisé par le régulateur danois", a-t-elle précisé. Bruxelles a déjà plafonné les tarifs des appels vocaux passés avec des mobiles depuis l'étranger. Mme Reding s'était personnellement prononcée au mois d'avril pour un tarif maximal de 12 centimes d'euros par SMS. Ce tarif ne prend pas en compte la TVA, dont les taux varient selon les Etats membres, a-t-elle précisé à l'AFP. "Fixer un prix est une mesure assez extrême", a jugé le représentant de la GSM Association, qui regroupe 750 sociétés de téléphonie mobile. "Depuis la perte des référendums, d'abord en France et aux Pays-Bas, et maintenant en Irlande, la Commission européenne devient populiste", a-t-il critiqué. Car Mme Reding veut également réglementer les tarifs pratiqués pour les appels téléphoniques passés depuis l'étranger avec un mobile pour consulter l'internet ou télécharger des données. "Les prix sont descendus de 5,24 à 3,60 euros par megaoctet, mais il y a encore des tarifs à 15-16 euros par mégaoctet, soit 1.000 fois plus cher que le prix payé à domicile", a-t-elle déploré. "Nous voulons supprimer le choc des factures de plusieurs milliers d'euros", a-t-elle affirmé. "Le régulateur danois préconise un tarif de 1,18 euros par megaoctet", a-t-elle averti. L'été 2008 devrait être le dernier été chaud pour les portables des jeunes européens. "Si j'ai un conseil à leur donner, c'est de consulter le site internet (http://ec.europa.eu/roaming) que nous venons de consacrer à l'itinérance", a-t-elle confié. "Les SMS passés depuis l'étranger peuvent coûter jusqu'à 80 centimes d'euro en Belgique, le prix le plus élevé dans l'Union européenne", a-t-elle souligné. "Avec des tarifs plafonnés entre 11 et 15 centimes, les Français qui peuvent payer jusqu'à 30 centimes d'euros par message en itinérance, vont voir leurs factures baisser de 50%, voire plus", a-t-elle conclu.

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