Centre Spatial de Kourou
 

Rédaction
25 juillet 2008

Un premier bateau amenant du matériel fabriqué en Russie pour le pas de tir en construction du lanceur Soyouz est attendu dimanche en Guyane française où les infrastructures sont presque achevées, ont expliqué des responsables du chantier. Le navire parti de Saint-Pétersbourg est chargé de 150 conteneurs. Deux autres bateaux suivront avant la fin de l'année et un quatrième amènera le premier lanceur russe en Guyane l'an prochain. La mise en service du pas de tir Soyouz de Kourou est prévue au deuxième semestre 2009. Soyouz est de loin le lanceur le plus éprouvé du monde avec plus de 1.600 tirs à son actif. Il doit compléter les capacités de lancement du Centre spatial guyanais où la fusée Ariane 5, dans sa version lourde ECA désormais seule utilisée, est capable de placer en orbite de transfert géostationnaire des charges utiles jusqu'à 9,5 tonnes. Le Soyouz, qui pourra envoyer des membres d'équipage sur la Station spatiale internationale (ISS) après l'arrêt des navettes américaines en 2010, mettra en orbite des satellites de télécommunication d'un poids d'une à trois tonnes. Une première équipe de 14 ingénieurs russes est attendue mercredi à Kourou. "Toute l'infrastructure sera terminée à la fin du mois d'août, et à partir de là, nous allons intégrer l'ensemble des équipements russes dans les volumes vides que nous avons réalisés", a expliqué Frédéric Munoz, un responsable de la direction des lanceurs au Centre national d'études spatiales (Cnes), qui travaille sur le chantier. Les bâtiments construits comprennent notamment un hall d'assemblage du lanceur qui est monté horizontalement avant d'être dressé sur son pas de tir, alors que les fusées Ariane sont assemblées à la verticale, et un poste de commande doté d'un mur ferraillé d'un épaisseur d'un mètre capable de résister à une éventuelle explosion de la fusée russe sur son pas de tir. "Nous sommes 450 personnes sur le site et nous attendons 100 Russes à la fin du mois d'août. Au maximum, le chantier accueillera entre 200 et 300 Russes. Les équipements russes vont mettre à peu près un an pour être intégrés. Ensuite, il y aura des essais de qualification technique pendant une durée de quatre mois" pour un premier lancement prévu fin 2009, a ajouté M. Munoz. Jean-Yves Le Gall, Pdg d'Arianespace, société européenne qui gère les lancements, s'est beaucoup investi dans la réalisation d'un projet très contesté au départ. "Le défi, c'est de mettre en place tout ce qui a été fabriqué en Russie sur ce qui a été construit ici en Guyane et de s'assurer que ça marche", explique-t-il. Le coût du chantier qui a démarré en 2003, avoisine les 400 millions d'euros, dont 121 millions empruntés à la Banque européenne d'investissement (BEI) par Arianespace, 223 millions d'euros de contrats passés entre le Cnes qui est maître d'oeuvre, et des entreprises industrielles, et un peu plus de 40 millions investis pour l'adaptation du lanceur. La différence essentielle avec le pas de tir de Baïkonour, au Kazakhstan, d'où partent actuellement les Soyouz, sera la présence à Kourou d'une protection pour mettre le lanceur russe à l'abri des intempéries du climat tropical humide guyanais. La gamme du centre de tir guyanais sera aussi complétée pour les charges plus légères par le lanceur Vega. La mise en service du pas de tir de la petite fusée européenne à Kourou, également en construction, est prévue comme celle du Soyouz au deuxième semestre 2009.

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