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Rédaction
8 août 2008 à 01h00

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a piraté vendredi matin une fréquence FM à Pékin pour évoquer la liberté d'expression en Chine, douze heures pile avant l'ouverture des jeux Olympiques. A 08H08 précises (00H08 GMT), une voix en français, doublée en anglais, s'est adressée aux autorités chinoises, en déclarant: "Quelles que soient les mesures que vous prenez, vous n'arriverez pas à bout de la liberté de parole". Un message a ensuite été diffusé en chinois sur cette fréquence qui, quelques minutes plus tôt, ne diffusait que des grésillements. Les stations de radio FM sont très contrôlées en Chine. RSF dit avoir réussi à diffuser clandestinement son programme "grâce à des émetteurs FM miniaturisés et des antennes mobiles". "Bienvenue à la radio sans frontières à Pékin, une station radio créée par l'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières pour vous informer sur la liberté d'expression en Chine", a lancé une voix féminine en anglais, sur fond de musique chinoise traditionnelle. Ensuite Robert Ménard, secrétaire général de RSF, a lu un message en français, doublé en anglais puis en chinois. Il a expliqué qu'au "pays de la censure", cette diffusion d'une vingtaine de minutes était "le plus beau pied de nez aux autorités chinoises qui détiennent encore des dizaines et des dizaines de journalistes et d'internautes en prison". "Malgré tout, il y a des gens qui vont pouvoir faire entendre ce que vous ne voulez pas que l'on entende, en plein coeur de Pékin", s'est-il félicité. "Vous nous avez interdit d'aller à Pékin, vous nous avez mis dehors de la Chine. Malgré tout, on est là et on se fait entendre, pacifiquement, de manière totalement non violente. C'est une façon de dire, la censure, cela ne marche pas". Des témoignages de plusieurs défenseurs chinois des droits de l'Homme réfugiés à l'étranger ont ensuite été diffusés en mandarin. M. Ménard a lancé un appel aux autorités chinoises à libérer les prisonniers d'opinion et à cesser de brouiller les fréquences des radios internationales émettant en chinois. "C'est dans un esprit de résistance au contrôle des médias que Reporters sans frontières a conçu et organisé cette action", explique M. Ménard dans un communiqué. L'organisation s'est targuée d'avoir ainsi créé brièvement la "seule station libre FM de Chine" et la "première station non étatique diffusée en Chine depuis l'arrivée du Parti communiste au pouvoir en 1949". "Seules les radios internationales en chinois qui émettent en ondes courtes pourraient briser ce monopole de l'information, mais elles sont brouillées par les autorités", explique RSF dans son communiqué.

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