Afrique
 

Rédaction
21 août 2008

Le Conseil supérieur nigérien de la communication (CSC) a fermé "pour un mois" le groupe de radio et télévision Dounia basé à Niamey pour "non respect des cahiers des charges", annonce ce média. "Les émissions de la radio et télévision Dounia sont fermées pour une période d'un mois pour non-respect des cahiers des charges", indique Dounia qui diffuse en boucle sur ses antennes la décision du CSC. "Nous allons attaquer cette décision inique en justice", a déclaré à l'AFP Ali Idrissa, directeur adjoint de Dounia, en se disant "surpris" par la mesure. Selon lui, le CSC ne précise nulle part "les manquements aux cahiers des charges" dont il accuse le groupe. M. Idrissa croit savoir que la fermeture de son média s'expliquerait par le fait qu'il "donne sans discrimination la parole à toutes les composantes" du pays et "surtout" aux partisans de l'ancien Premier ministre Hama Amadou depuis que celui-ci est incarcéré en juin pour détournement présumé de fonds publics. "Cette décision ne nous fera pas perdre de vue l'impérieuse nécessité de la préservation de la démocratie et de la libre expression au Niger", a ajouté Ali Idrissa. Depuis juin, Dounia est dans le collimateur des autorités qui ont menacé de lui retirer son autorisation d'émettre après qu'il eut diffusé des images des forces de l'ordre qui dispersaient, devant les locaux de la Haute cour de justice, des partisans de M. Amadou que la cour venait de placer sous mandat de dépôt. Depuis le début du conflit touareg dans le nord en 2007, les journalistes indépendants nigériéns s'alarment des "atteintes à la liberté de presse et du muselage" dont ils sont victimes. Sahara FM, une radio privée d'Agadez (nord) est fermée depuis fin avril pour une durée indéterminée et RFI avait été suspendue en modulation de fréquence (FM) à la mi-mars pour trois mois par le CSC. Mardi, la cour d'appel de Niamey a refusé la liberté provisoire au correspondant de Radio France Internationale (RFI), Moussa Kaka, incarcéré depuis bientôt onze mois pour "complicité d'atteinte à l'autorité de l'Etat" pour des liens avec les rebelles, et en dépit d'une liberté provisoire et d'un non-lieu qui lui ont été accordés par le juge charge du dossier.

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